Qu’est ce qui crée les souvenirs ? Qu’est ce qui fait que nous nous rappelons de telles ou telles choses ? Pourquoi notre mémoire à t’elle décidé de sélectionner tel souvenir au détriment de tel autre ? Pourquoi on se souvient de certaines choses alors que les personnes avec qui nous les avons vécu, eux, ne s’en rappellent pas ? Qu’est ce qui fait un souvenir ? À tous mes souvenirs d’enfance…
Ces souvenirs construits.
Finalement, c’est en y réfléchissant, au détour d’une conversation avec ma famille, que j’ai réalisé que mes souvenirs d’enfance n’étaient pas les plus grosses aventures de ma vie. Oui, bien sur que je me rappelle des voyages qu’on a pu faire tous ensemble. Ou des grandes décisions qui ont rythmé mon enfance. Mais finalement, je m’en souviens surtout grâce aux photos. Aux vidéos. Concrètement, ce sont des souvenirs construits. C’est à force d’entendre l’histoire m’être répétée et de voir le visuel de la photo sous les yeux que je « m’en souviens ».
Pourtant, sans ces paroles ou ces photos associées, je ne m’en souviendrai pas. Ce n’est pas ces « grands moments » qui constituent la plupart de mes souvenirs d’enfance. Ce n’est pas ce que mon esprit a décidé de garder.
Une odeur de pin…
Il y a plein de choses qui me reviennent d’un coup. Au détour d’une rue. D’un moment de ma vie. D’un coup. Comme ça. Sans prévenir.
Sans que je chercher à me rappeler d’un souvenir, sans le faire un conscience, l’un de mes sens me renvoient à une image, un bout de mon passé. C’est ma mémoire sensorielle qui l’emporte.
C’est une odeur de pin quand je me balade en forêt qui me ramène inlassablement à mes souvenirs d’enfance sur Nice. Avec ma famille. Ces étés entre cousins.
C’est une odeur de crêpes dans la cuisine qui me rappelle ces dimanches pluvieux, le pot de Nutella et les parts gourmandes qu’on se servait. En pyjama.
C’est la pluie sur la vitre de la voiture qui me ramène aux histoires que je m’inventais en voyant les gouttes filer. Comme si elles faisaient la course.
C’est une odeur très typique de début de soirée. Entre barbecue et herbes coupées. Et je retombe en enfance.
Des petits moments qui sont devenus mes souvenirs d’enfance.
Il y aussi tous ces petits moments. Sur le coup, je suis certaine que jamais mes parents auraient pariés qu’ils habiteraient encore ma mémoire des années après. Parfois même, ils ne s’en souviennent même pas eux-même. Alors que dans mon esprit, c’est toujours intact. Comme si c’était hier.
Je me rappelle de cette fois où je t’ai demandé Maman depuis combien de temps je connaissais Papa. C’était une véritable question. J’étais à l’arrière de la voiture. Et je me rappelle de ton regard dans le rétroviseur. Perplexe. « Depuis toujours ».
C’est aussi ce souvenir parfait de ces repas à table, en été, chez ma tata. Mon cousin à ma droite. Ma cousine à ma gauche. Le plat de riz au centre de la table. La fontaine de la piscine au loin. L’odeur de l’été. Nos rires.
Ces souvenirs d’enfance c’est aussi un « je t’adore c’est plus que je t’aime » glissé dans l’entrebâillement de la porte, chaque soir, avant d’aller au lit.
C’est aussi ces moments sombres de mon adolescence où je me demandais à quoi ça sert de vivre. Et cette réponse, pleine d’amour. « À vivre des câlins comme ça ». Et ces bras autour de moi. Cette chaleur humaine.
Ces bons moments, leur pas sur les mauvais.
Finalement, avec le recul, bien sur que je me rappelle des périodes plus difficiles. Des disputes. Des fois où la voix a été élevée. Où j’ai vu le regard noir. Où j’ai entendu les « avise ».
Mais ce ne sont pas ces moments qui font de moi ce que je suis. Ce n’est pas à ceux-là auxquels je pense quand je vais me coucher. Ce n’est pas ceux-là qui me reviennent au détour d’une discussion, d’une balade.
Je me souviens de l’amour. Ca n’était pas parfait. J’ai des blessures d’enfance. Mais j’ai été aimée. Et finalement, c’est pas ça l’essentiel ?
Ce qui remplit notre coeur et notre âme de souvenirs c’est la constance et la récurrence de l’amour. D’un sentiment de bienveillance.
Les souvenirs de votre enfant ne se constitueront pas de cette fois là où vous avez crié un peu trop fort. De cette fois où vous avez perdu trop vite patience. Il pourra s’en souvenir. Ca pourra le marquer. Mais ce n’est pas ce moment là qui définira tous ses souvenirs. Ce n’est pas cette émotion à ce moment là qui l’emportera sur tout l’amour qu’il a reçu.
Une bienveillance et de l’amour : ça vaut de l’or.
Quand on est en amour. Qu’on élève son enfant avec amour et bonheur, alors c’est l’essentiel. Je sais qu’il peut être tentant de se fustiger. De se culpabiliser. Mais commençons par être bienveillant envers nous-mêmes.
Ce n’est pas pour ça « que tu vas tout gâcher ». L’amour l’emporte toujours.
Et je conclurai sur ces très belles paroles de Céline Dion. Suite à une storie Instagram, j’ai réalisé qu’il y avait de très nombreux fans parmi vous alors les paroles de sa chanson tombent à pic. » C’est le vent qui soulève une mèche de cheveux. C’est un jour qui se lève. Un rire au coin des yeux. Un salut aux passants qu’on ne reverra plus. La course d’un enfant qui traverse la rue. Un peu de bois qui brûle. Quelques mots de refrain. L’horloge qu’on recule quand l’automne revient. C’est l’éclat d’une rose au milieu du jardin. La vie c’est toutes ces choses faite de petits riens. Le départ d’un ami. Les saisons qui reviennent. C’est une voix dans la nuit qui murmure je t’aime. C’est la main que l’on pose au creux d’une autre main. La vie c’est toutes ces choses faite de petits riens…. «
Et vous ? Quels sont vos souvenirs d’enfance ?