Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien ! Je vous retrouve aujourd’hui pour parler avec vous de la séparation du matin. Je reçois beaucoup de questions de mamans qui s’interrogent sur les moyens d’accompagner leur enfant au moment où elles le confient à la crèche ou la nounou. Comme j’ai travaillé plusieurs années en multi-accueil, c’est un sujet que je connais un peu ! 😉 Je vais donc partager avec vous mes conseils pour envisager une séparation sereine ↓
Pourquoi mon enfant pleure t’il à la séparation ?
Généralement les pleurs à la séparation arrivent aux alentours du huitième mois. Vous savez pendant la fameuse période de l’angoisse de la séparation ! A cette époque là (ça peut bien évidemment être avant ou après), votre enfant prend conscience du fait qu’il est un être différencié de vous. Durant sa toute petite enfance, il croyait être vous. Il ne faisait pas de distinction entre vous deux. Petit à petit, il élabore. Il réalise alors qu’il est une personne à part entière. Le fait d’être séparé de vous peut donc être très angoissant pour lui.
Durant votre absence, il peut donc se demander où vous allez sans lui mais surtout si vous allez revenir ! Elle est là la grande question ! Depuis toujours, il vit en fusion avec vous. Maintenant, il comprend que vos corps et vos esprits sont distincts. Il est donc tout à fait légitime qu’il se demande si la séparation qu’il est en train de vivre est de passage ou pour toujours. Il a besoin de temps pour l’appréhender.
Ainsi, plus votre enfant va vivre des expériences positives de cette séparation, mieux cette dernière pourra se passer. En effet, il va comprendre, à force de les vivre, que les séparations ne sont que temporaires. Il a besoin d’intégrer le fait que vous revenez toujours. Il a besoin de temps pour assimiler tout cela.
Vous l’aurez donc compris. Il est normal qu’un enfant pleure à la séparation. Il vous montre, avec son corps, qu’il ne veut pas se séparer de vous. Bien évidemment, certains enfants peuvent pleurer très tôt (avant ce fameux huitième mois). D’autres enfants ne pleureront jamais. D’autres encore pleureront pendant de longs mois. J’ai rencontré un enfant de 3 ans qui pleurait, chaque matin, au moment de la séparation. Une fois sa maman partie, il prenait un temps avec l’adulte. Ensuite, il arrivait à aller jouer et sa journée à la crèche commençait ! Vous l’aurez donc compris : il n’y a pas de normes en la matière ! Chaque enfant vit ce moment avec ce qu’il a en lui à ce moment là.
Peser ses mots.
La première des choses à travailler quand la séparation se passe difficilement est l’attention portée aux mots. Je pense, en effet, qu’ils peuvent sauver des situations ! Ou, au contraire, rajouter de l’angoisse à l’enfant. Ainsi, je vous invite à réfléchir à ce que vous dites à votre enfant le matin avant de partir.
Par exemple, je vous conseille de lui dire « à toute à l’heure » plutôt « qu’au revoir ». Ici, il y a la notion de retour qui lui est importante. Pareil, je vous invite à lui dire qu’il est « confié » et non pas « laissé » à la nounou ou à la crèche. Le poids des mots est primordial !
N’hésitez pas non plus à lui dire ce que vous allez faire durant votre absence. Vous pouvez notamment le lui expliquer devant sa référente. En effet, j’ai un jour eu l’occasion d’observer une situation très complexe pour l’enfant qui la vivait. Sa maman lui disait chaque matin qu’elle partait au travail et que c’est donc pour cela qu’elle le confiait à la crèche. En journée, la professionnelle qui prenait soin de lui, expliquait que sa maman était à la maison mais qu’elle reviendrait le soir. Les deux adultes ne mentaient pas à l’enfant ! Toutes deux essayaient de l’accompagner au mieux. En revanche, l’enfant entendait d’un côté que sa maman « partait au travail » et de l’autre « qu’elle restait à la maison ». Rien de plus angoissant ! Au final, cette maman travaillait… de chez elle ! Voilà qui explique la situation ! Utiliser les mêmes mots a été salvateur dans l’accompagnement de la séparation pour cet enfant.
Il est également possible de poser des mots sur ce que l’enfant va vivre en votre absence. Certaines crèches ont un planning d’activités affiché par exemple. Pour l’avoir vécu, faites cependant attention à ces affichages. Il y aura certainement « activité peinture » mais tous les enfants ne pourront pas forcément y aller. Ainsi, n’hésitez pas à vous renseigner auprès du professionnel qui vous accueille le matin. Peut-être qu’il y a des activités que votre enfant fera forcément ? (temps lecture, temps chant…) Et puis, petite astuce, pourquoi ne pas lui lire le menu du jour ?
Trouver un rituel de séparation.
J’ai pu observer que de ritualiser ce moment de séparation pouvait aider les enfants. De manière générale, plus on donne de repères à l’enfant, plus il se sentira en sécurité affective. Ainsi, n’hésitez pas à trouver « votre petite routine » du matin. Certains parents prennent le temps de lire une histoire. D’autre déposent le linge propre dans le casier. Pour d’autres encore il s’agit de choisir un jeu ensemble. À vous de trouver ce petit quelque chose qui rendra la séparation plus agréable.
Bien sur, ce petit rituel peut inclure la personne qui prendra soin de votre enfant. Après lui avoir dit « à toute à l’heure », cette dernière pourra prendre votre enfant dans ses bras avant de lui proposer un livre, des bulles ou de s’assoir un moment. Ce choix lui revient !
Se dire « au revoir ».
Même si ça peut être douloureux pour vous comme pour votre enfant, je pense qu’il est vraiment nécessaire de se dire au revoir. Partir, en silence, parce que son enfant joue me semble contre indiqué. Surtout si votre enfant a du mal à se séparer de vous ! Il ne saura pas où vous êtes parti(e) ni si vous allez revenir. Ça peut donc être très angoissant pour lui. Et cela rajoutera de l’angoisse à l’angoisse ! Ainsi, même si c’est difficile, dites vous « au revoir ». Faites vous un câlin pour recharger vos batteries mutuelles. C’est un moment à part entière de la séparation.
Penser au doudou, ce grand compagnon !
Je vous en ai déjà parlé mais je suis certaine que le doudou et/ou la tétine de votre enfant peuvent l’aider durant cette période. Ils ont une signification particulière pour lui. Le doudou ou le châle avec votre odeur peut être un outil de transition formidable ! N’hésitez pas à lui faire faire les allers retours entre la maison et la crèche / nounou. Plus votre enfant l’aura avec lui, plus il pourra l’investir, plus il aura de sens pour lui 😉
Et pourquoi pas une photo ?
J’avais mis en place cette méthode dans un des établissements dans lequel je travaillais. Ça avait pu aider certains enfants au moment de la séparation. Il s’agit simplement d’amener une photo de vous dans le lieu où est confié votre enfant. Si les professionnels sont d’accord pour accepter votre photo alors il pourra y avoir accès en cas de besoin. N’hésitez pas à l’utiliser comme support au moment de la séparation.
Voici donc quelques idées pour envisager une séparation sereine. Bien évidemment, il y a autant d’idées que d’enfants ! Faites confiance en vos instincts, je suis certaine que vous allez trouver une solution pour que les pleurs s’atténuent.
Et vous ? Avez-vous déjà expérimenté des solutions qui ont permis d’apaiser le temps de séparation ?