Reprendre le travail et poursuivre son allaitement. #

Bonjour à tous ! Aujourd’hui je suis ravie de partager avec vous le portrait de Mélodie. Mélodie est une jeune maman qui a fait le choix de concilier la reprise de son emploi avant son allaitement. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir ce magnifique portrait. ↓

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Chère Mélodie, peux tu te présenter un petit peu?

Bonjour à  toutes. J’ai 25 ans, maman d’un Gremlins de 6 mois (et demi) prénommé Maëlia. Je suis psychologue dans une structure qui accueille des enfants avec autisme, et ai repris le travail à temps plein aux 3 mois de Maëlia. Elle est donc gardée tous les jours de la semaine par une assistante maternelle au sein d’une MAM (maison d’assistantes matenelles).

Tu as fait le choix d’allaiter ta fille. As-tu toujours su que tu l’allaiterais ou tu ne savais pas trop jusqu’à la naissance?

Dès la grossesse, je m’étais dit que « j’essayerai » d’allaiter. Je n’en faisais pas réellement un objectif, je voulais tenter, voir si cela n’était pas trop difficile, si cela pouvait marcher avec Maëlia. Je n’avais pas beaucoup d’information mais souhaitais tenter l’expérience !

Tu dis que tu n’avais pas beaucoup d’informations avant de commencer. Qu’elles étaient les choses que tu ignorais avant d’allaiter ?

Tellement de choses… Je croyais bon nombre de mythes, par exemple que l’on puisse avoir un lait pas suffisamment nourrissant, qu’il fallait espacer les tétées, que bébé ne devait pas être « trop au sein » pour ne pas l’habituer, qu’un bébé buvait soit au sein soit au biberon, qu’il fallait arrêter l’allaitement une fois que l’on reprenait le travail, etc.

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Et du coup, comment se sont passés les premiers jours d’allaitement ?

Les premiers jours (les deux premières semaines même) ont été très difficiles. Maëlia ne parvenait pas à prendre le sein, elle perdait du poids, j’étais démunie. J’ai stimulé ma montée de lait en tirant mon lait à intervalles réguliers (toutes les 2h la journée, toutes les 3h la nuit, en plus des réveils de bébé, j’étais exténuée !), et je lui donnais mon lait au biberon. Les sage-femmes m’avaient donné des bouts de sein en silicone pour que Maëlia parvienne à téter, elle prenait un peu mais s’énervait beaucoup. Cela ne suffisait pas à lui faire prendre de poids, j’ai donc dû donner des compléments de lait artificiel… C’est là que j’ai compris à quel point je tenais déjà à cet allaitement. J’ai beaucoup pleuré de devoir donner du lait artificiel ! Une semaine après sa naissance nous sommes rentrés à la maison, elle prenait un peu le sein avec les bouts de sein en silicone, et je continuais de tirer mon lait à intervalles réguliers et à lui donner au biberon. Une sage-femme est venue le lendemain faire le suivi et la prise de poids de Maëlia, elle avait fait plusieurs formations en allaitement, et a réussi à mettre Maëlia au sein directement sans le bout de sein au silicone ! J’ai une nouvelle fois pleuré (oui je suis une pleurnicheuse), de bonheur cette fois ! S’en est suivie une semaine pendant laquelle nous avons diminué les biberons et augmenté les tétées au sein, pour finalement être au sein exclusivement !

 Lorsque tu as voulu reprendre le travail, sur quels critères t’es tu basée pour choisir ton assistante maternelle?

Nous avons choisi une nounou proche de nos lieux de travail (juste parce que le papa et moi-même travaillons dans la même ville, il nous semblait plus pratique que la nounou s’y trouve également). Lors de la rencontre avec cette nounou, je ne savais pas encore si j’allais poursuivre ou pas l’allaitement, mais je lui en avais parlé en lui demandant si éventuellement il était possible d’amener des sachets de lait maternel pour la journée, et de lui donner au biberon, bien sûr elle était d’accord !

Du coup, les jours passaient et tu as choisi de poursuivre l’allaitement tout en reprenant le travail, c’est bien ça?

Arrivée à la fin du congé maternité, et lors de l’adaptation de Maëlia chez la nounou (elle avait alors un peu plus de 2 mois) je ne me sentais pas d’arrêter l’allaitement, alors qu’il nous convenait si bien à Maëlia et moi-même. Dès les deux mois de Maëlia, j’ai commencé un stock de lait, je tirais tous les jours, et avais donc en réserve environ 1 litre de lait à ses 3 mois. Les premiers temps chez la nounou ont été difficiles, Maëlia ne mangeait pas ou très peu au biberon. Après m’être beaucoup renseignée, j’ai décidé de laisser tomber le biberon (afin d’éviter tout risque de confusion sein/biberon), et de lui apprendre à prendre le lait autrement. Nous avons testé la pipette (de Doliprane), le verre, le biberon-cuillère et finalement elle s’est mise à manger avec une petite cuillère en silicone !
Une fois le travail repris, je tirais mon lait le matin, en me levant 30 minutes plus tôt, puis le soir, en rentrant du travail, et me déplaçais tous les midis pour donner la tétée à Maëlia.

Ton supérieur a t’il organisé ton temps de travail afin de te faciliter la tache?

Ma supérieure a été très conciliante, elle a accepté que je prenne les 2 périodes de 30 minutes auxquelles nous avons droit pour tirer notre lait pour aller directement donner la tétée à Maëlia chez la nounou le midi. La nounou étant à côté de mon lieu de travail, je ne prenais que 30 minutes pour aller donner la tétée. Il y a quelques semaines, après une très très grosse fatigue, elle avait également accepté que je prenne 30 minutes le matin ou l’après-midi pour pouvoir tirer mon lait (cela m’a permis de me lever 30 minutes plus tard, le luxe !). Actuellement, j’ai recommencé à tirer mon lait le matin et le soir, et je continue de donner la tétée le midi.

Quelles sont les principales contraintes que tu rencontres au quotidien concernant l’allaitement et la reprise du travail?

Il est vrai que c’est usant : tous les aller-retours pour les tétées le midi, le fait de se lever plus tôt pour tirer son lait, devoir assurer au travail avec une groooosse fatigue (avec un bébé qui depuis la reprise du travail se réveille toutes les 1h30/2h la nuit, certainement pour compenser le manque de tétée la journée), s’angoisser quand on voit son stock de lait diminuer, c’est fatigant mais cela en vaut clairement la peine.

As tu eu peur de ne pas réussir à assumer le travail et l’allaitement en même temps? J’imagine que tu as pu compter sur des soutiens pour tenir le coup…

Je me suis souvent demandée (et continue encore de me demander !) si je réussirai à avoir un stock de lait suffisant pour couvrir les besoins de Maëlia, et me suis pas mal stressée là-dessus. Il y a en plus eu une période où j’étais tellement fatiguée que le matin je n’arrivais plus à tirer quoi que ce soit. Dans ces moments-là, il vaut mieux prendre du recul, se dire que le plus important est de pouvoir se reposer un peu au lieu se se lever pour tirer son lait, que l’on pourra tirer à un autre moment (autre que le matin à 6h…).
Je suis soutenue au travail, avec une supérieure des plus conciliantes, et avec la nounou, qui en plus de me laisser donner la tétée à la MAM, a accepté mes demandes particulières (le fait de ne pas boire au biberon, de ne pas avoir de tétine ; elle n’avait jamais vu ça, et moi non plus d’ailleurs.. 🙂 ). En-dehors de ces personnes, c’est surtout un travail d’équipe entre Maëlia et moi-même. Je me suis beaucoup documentée, ai mis toutes les chances de notre côté pour que cet allaitement puisse perdurer, le site de la leche league est devenu mon meilleur allié, ainsi que des groupes de mamans allaitantes sur les réseaux sociaux !

Tu as vraiment du courage pour réussir à continuer l’allaitement ainsi. Tu souhaiterais continuer à allaiter ta fille jusqu’à quand?

Je visais 6 mois et voilà que nous les avons dépassés ! Le prochain objectif est d’aller jusqu’aux 1 an de Maëlia et pourquoi pas viser un sevrage naturel ? Si l’on m’avait dit ça il y a quelques mois j’aurais dit certainement pas, je trouvais cela bizarre d’allaiter un bambin, comme quoi nos mentalités changent avec la grossesse puis la maternité.

Pour finir, quels conseils souhaiteraient tu donner aux mamans qui vont reprendre le travail mais qui souhaitent continuer d’allaiter leur bébé?

Avoir un petit stock avant de reprendre le travail, c’est rassurant et cela évite de se stresser si l’on ne tire pas suffisamment la veille. La clé pour moi est de surtout vous faire confiance, faire confiance à votre bébé. Qui dit reprise du travail ne dit pas forcément arrêt de l’allaitement ! Cela peut être fatigant, mais c’est passager, l’histoire de quelques mois ;), et quand je regarde comme Maëlia est épanouie de  cet allaitement, je me dis que ça vaut on ne peut plus le coup de me fatiguer pour le faire perdurer le plus possible.

Je remercie beaucoup Mélodie pour ce portrait qui j’espère donnera de l’espoir à toutes les mamans qui souhaitent poursuivre leur allaitement avec la reprise de leur emploi !

Si vous souhaitez échanger directement avec cette maman, je vous invite à aller jeter un coup d’oeil à son compte instagram 😉

Et vous? Avez-vous concilié vie professionnelle et allaitement? Quels sont vos astuces?

enfance joyeuse

reprendre travail allaiter

 

 

9 Comments

Ajoutez les vôtres
  1. 1
    Virginie Neleditesapersonne

    Quel courage, bravo ! Je ne peux m’empêcher de penser en lisant ça que rien n’est fait pour permettre aux femmes de pouvoir allaiter sereinement ! Reprise du boulot à 2 mois et demi alors que l’on nous exhorte à allaiter exclusivement au moins 6 mois ! Tu as de la chance d’avoir eu un employeur conciliant ! Clairement cela n’aurait pas été possible si j’avais du reprendre à cette période ! J’ai pu allaiter jusqu’à 8 mois et le sevrage s’est fait naturellement; mais c’est parce que je ne travaillais pas…

    • 2
      Enfance Joyeuse

      Oui je suis d’accord avec toi ! C’est vraiment pas évident avec les moyens mis en place en France d’allaiter exclusivement jusqu’au 6 mois. C’est d’autant plus dur quand on reprend le travail juste à la fin du congés maternité. Mélodie a fait preuve de beaucoup de courage pour persévérer et allaiter malgré sa reprise du travail !
      Merci pour ton commentaire !
      A bientôt !

    • 3
      Mélodie

      Merci beaucoup ! C’est clair que rien n’est fait pour faciliter l’allaitement, encore moins quand on reprend le travail.. quand on sait que les deux périodes de 30 min auxquelles nous avons droit pour tirer notre lait ne sont pas obligées d’être rémunérées (c’est au bon vouloir de l’employeur), ça calme déjà ! Je te confirme donc qu’avoir un employeur conciliant aide beaucoup !

  2. 4
    maman chamboule tout

    Merci pour ce partage d’expérience ! J’ai moi aussi continué à allaiter après la reprise du travail. Je tirais mon lait matin, midi et soir. Comme j’ai la chance de travailler près de chez moi je rentre le midi donc ça aide ! Maintenant mon fils à 14 mois, il est toujours allaité et ce sont des moments très importants pour nous deux. Mais je ne tire plus que le midi car il ne veut plus de biberon à la crèche. Je donne donc mon lait au lactarium. Je suis d’accord avec Mélodie, l’important et de se faire confiance et de faire confiance à son bébé, et le stock de lait est un bon plus 😉

    • 5
      Enfance Joyeuse

      Merci pour ton retour d’expérience. Vos deux témoignages vont donner de l’espoir aux mamans qui souhaitent continuer l’allaitement tout en reprenant le travail !

    • 6
      Mélodie

      Wow bravo quel beau parcours ! C’est pas le moment le plus sympa dans l’allaitement de tirer son lait, mais pfiou tu as tenu sur la longueur !

  3. 7
    Happy and Baby

    Un très beau témoignage qui ressemble beaucoup au mien (je me permets de partager : http://www.happyandbaby.com/2017/03/travailler-et-continuer-dallaiter-temoignage.html) quel dommage que les mamans ne soient pas plus encadrées / aidées pour continuer l’allaitement, et ce sur un pied d’égalité (certaines conventions collectives sont ultra généreuses sur ce point, et d’autres doivent se débrouiller 2 mois après l’accouchement 🙁

    • 8
      Enfance Joyeuse

      Merci d’avoir partagé ton article avec nous 🙂 Je vais aller le lire 😀
      Je suis entièrement d’accord avec toi. Je trouve que les femmes ne sont pas soutenues dans ce choix là et comme tu le dis, d’une entreprise à l’autre, les conditions ne sont pas les mêmes !
      A bientôt,
      Charlotte.

    • 9
      Mélodie

      Oui je te rejoins il y a beaucoup d’inégalité sur ce point, alors soit tu as une bonne convention… soit un patron conciliant qui te facilite le maintien de l’allaitement.. soit pas et là la mission est plus difficile !

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