Bonjour à tous ! Comment allez-vous ? Aujourd’hui, on va parler d’un sujet auquel beaucoup de parents sont confrontés au cours de la petite enfance. L’agressivité et les pulsions agressives. Un enfant qui mord, qui tape, qui pousse. Alors, pourquoi réagit-il ainsi ? Et comment l’accompagner ? Découvrons cela ensemble ↓
Pulsions agressives : surprenantes mais naturelles.
Mordre, griffer, taper, pousser : autant de comportements agressifs qu’il peut nous être difficile d’accepter en tant qu’adultes.
Pourtant, au début de sa vie, avant l’acquisition de la parole, il est très fréquent que les enfants utilisent ces moyens là de communication pour extérioriser. En agissant ainsi, ils expriment leur colère ou leur frustration. À leur manière, ils communiquent avec vous. Sauf qu’ils le font avec leurs gestes et non avec leurs mots. Et dans ce sens, ils grandissent. Ils se civilisent. Car ils apprennent, avec ces pulsions agressives, à exprimer ce qu’ils ressentent.
J’insiste sur le terme de « pulsions agressives » plutôt que sur « agressivité » car votre enfant n’est pas en mesure de se contrôler. Il vit une véritable pulsion. Il ne conscientise pas du tout ces comportements là. Comme tout être humain, l’agressivité fait partie de lui. Et il va utiliser ses pulsions pour se défendre (récupérer un jeu, une place…), signifier une douleur (aux dents notamment) ou extérioriser sa frustration (le fait de ne pas se faire comprendre).
À chaque âge, des pulsions agressives différentes.
Entre 1 et 2 ans, comme il n’a pas acquis le langage, votre bébé s’exprime avec son corps. De plus, il découvre le monde avec sa bouche (et il peut donc lui arriver de mordre). Ensuite, il est en pleine phase de test. Il est en train d’élaborer qu’il est lui-même une personne. Qu’il y a aussi d’autres personnes. Il s’interroge, en mordant un enfant par exemple, comment l’autre va réagir ? Comment les adultes vont intervenir ? Qu’est ce que ça fait ? etc.
Il me semble important de rappeler que l’enfant n’a pas conscience de lui-même à ces âges là, donc il ne peut pas avoir conscience des autres. Il ne peut donc pas faire mal « intentionnellement ».
Par exemple, imaginons que votre enfant voit un enfant jouer avec une voiture qu’il fait rouler par terre. Il peut très bien se déplacer jusqu’à lui, lui prendre la voiture des mains, la regarder un peu puis la jeter par terre. En agissant ainsi, votre enfant « ne se moque pas », ne « fait pas exprès »… Il a juste du mal à faire la différence entre ce qu’il observe et ce qu’il fait réellement. Ainsi, dans cette situation, il était certainement très intéressé par le mouvement de la voiture. Il l’a voulu. Mais comme elle ne faisait plus la même chose (car il ne la faisait pas rouler comme le faisait l’autre enfant avant lui), elle a perdue tout intérêt à ses yeux.
Après deux ans, les choses sont légèrement différentes. L’enfant apprend à se différencier des autres. Il intègre les règles de vie tout comme le langage. Pourtant, en parallèle de toutes ces acquisitions, il va vivre des frustrations chaque jour plus grandes. Et il pourra avoir du mal à les gérer. Et enfin, en plus de cela : le fameux « non » arrive. Ses pulsions agressives pourront donc être liées à tout ça.
Tous les jeux symboliques de bagarre, de guerre, de pistolets… qui arrivent vers 2 ans et demi / 3 ans vont également dans le sens de ces pulsions agressives.
Accompagner les pulsions agressives vécues par l’enfant.
Maintenant que nous avons vu que ces pulsions agressives sont tout ce qu’il y a de plus normal dans le développement de l’enfant, voyons comment nous pouvons l’accompagner quand il les vit.
Vous pouvez, tout d’abord, le repérer le plus possible. Créer des routines et des rituels sera sécurisant pour lui. Ainsi, il saura ce que sa journée lui réserve et cela générera moins de frustrations chez lui.
Vous pouvez aussi mettre en place des moyens alternatifs pour qu’il puisse extérioriser sa colère. Même si le fait de taper, de mordre ou de griffer sont interdits sur les êtres vivants, il peut avoir envie de « décharger » sa colère quand même. Demander toujours aux enfants de ne pas faire certaines choses peut encore plus faire grandir leur frustration. Vous pouvez donc lui proposer des alternatives.
Le coussin de la colère peut alors être mis en place. Ce coussin pourra être tapé, mordu, griffé. C’est un objet donc il n’a pas mal contrairement à un être vivant. Ce coussin pourra être utilisé pour ça.
De plus, vous pouvez lui proposer de crier dehors si jamais il ne peut pas le faire dedans. Bref, il existe de nombreux moyens de proposer des alternatives à l’expression des pulsions agressives des enfants.
Ne pas oublier la dimension émotionnelle de ces comportements.
Souvent, on est submergés nous-mêmes par ces comportement qu’on juge intolérables. Ça peut nous demander un réel effort que de ne pas nous laisser, nous aussi, emporter par la colère.
Nos émotions nous habitent. Et ce que vous, vous avez du mal à gérer, est décuplé pour votre enfant. Son cerveau n’est pas encore mature et il vit ses émotions sous forme de « tempêtes émotionnelles ».
Ainsi, je vous conseille de toujours accompagner physiquement et verbalement votre enfant. Il en a besoin. En griffant, mordant, tapant, il cherche à exprimer quelque chose. N’hésitez donc pas à lui proposer une contenance pour lui permettre de se recharger.
Pour l’aider à grandir, vous pouvez verbaliser toutes les émotions que vous analysez. Vous pouvez donc lui dire : « je comprends que tu sois en colère. Tu as l’air énervé etc. » L’essentiel est que des mots soient posés pour que votre enfant puisse s’en saisir. De la même façon, n’hésitez pas à exprimer vos propres émotions. « Je suis fatiguée, en colère… »
Vous l’aurez donc compris : les pulsions agressives font partie du développement de l’enfant. Certains vont les vivre très intensément. D’autres beaucoup moins. Dans tous les cas, ces comportements expriment de très vives émotions. Et finalement, ce sont nos émotions qui font de nous des êtres humains. En agissant ainsi, votre enfant vous montre qu’il est une personne et qu’il grandit.
Et vous ? Avez vous déjà été confronté à ce type de comportements ? Comment réagissez-vous ?