Bonjour à tous ! Je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouveau billet. Le post-partum on en parle vaguement. On le cache souvent. Et j’avais envie de commencer à écrire à ce sujet. Car toutes les femmes enceintes traversent cette période pas toujours évidente… ↓
Et être maman…
Félicitations ! Après plus ou moins 40 semaines de grossesse et un accouchement plus ou moins facile, vous êtes maman ! Votre bébé est dans vos bras. Tout chaud. Tout beau ? …
Pour autant, vous ne vous sentez pas si bien que ça. Ce bébé n’est pas celui dont vous aviez rêvé. Il pleure beaucoup. C’est fatiguant. Vous êtes épuisée. Et vous avez mal. Votre corps souffre. Et vous devez sourire. « Bonjour tata Josie, oui je suis heureuse ». Enfin vraiment ? « Et si j’étais pas normale ? »
Voilà un peu à quoi peut s’apparenter le post-partum. Mais ça, chut, on ne le dit pas ! Il faut sourire et être heureuse. C’est tout !
Sachez qu’il est tout à fait normal que vous ressentiez tout ça… Ou que, effectivement, vous soyez sur un petit nuage ! Il n’y a aucune règle en matière de post-partum. En revanche, une chose est sure, on n’en parle peu de cette période pourtant si cruciale.
La période du post-partum est une réelle transition entre votre grossesse et votre tout nouveau rôle de maman. Sachez que vous en avez besoin. C’est important que vous viviez ce que vous êtes en train de vivre pour pouvoir « éclore » à ce nouveau statut de maman.
Oui, mais, combien de temps ça dure ?
Il faut savoir qu’un accouchement n’est jamais un moment anodin pour votre corps. Que vous ayez accouché par voie basse ou par césarienne, que vous ayez eu une épisiotomie ou non, que vous ayez vécu un travail de longues heures ou très rapide. Qu’importe ! Vous avez accouché ! Et votre corps a besoin de temps pour se remettre.
En règle générale, les soins du post-partum s’étendent entre la naissance et les 6 semaines de vie du bébé. En revanche, ils peuvent être poursuivis après ces 6 semaines en fonction de votre vécu. De manière générale, on dit que le post-partum dure jusqu’au retour de couches. Mais, vraiment, il n’y a aucune règle en la matière.
Qu’on prenne soin de moi.
Dans certaines cultures, les femmes restent allongées pendant des semaines après la naissance. Elles restent alitées et on prend soin d’elles. En France et dans les pays d’Europe, ce n’est souvent pas ainsi que cela se passe. On demande à la maman d’être en forme et dynamique de suite.
Il faut qu’elle soit à l’aise rapidement. Qu’elle puisse reprendre le travail vite. Et une vie sexuelle épanouie rapidement. Il faut qu’elle s’adapte vite et bien.
Oui mais n’oublions pas que ses hormones chutent d’un coup. Qu’elle peut vivre un réel baby blues. Qu’elle ne reconnait absolument plus son corps qui a complètement changé en si peu de temps. Qu’elle peut être épuisée moralement. Et qu’elle peut réellement souffrir physiquement. Bref, n’oublions pas tout cela.
Ainsi, dans cette période, il est important que la maman soit épaulée et accompagnée. Qu’on puisse notamment lui préparer des repas équilibrés qui lui permettront de reprendre des forces ou bien qu’on puisse, tout simplement, lui laisser ce temps de repos, cette période de « récupération » dont elle a besoin.
Quand me sentirais-je « normale » à nouveau ?
C’est peut être LA question qui revient souvent.
Concernant votre corps, il n’y a pas de réponse absolue. La majeure partie de vos symptômes disparaîtront assez vite (une grosse semaine). Les autres symptômes post-partum (douleurs périnéales, douleurs aux seins, maux de dos…) peuvent durer plus longtemps selon les femmes. Si vous avez accouché par voie basse, sans subir d’épisiotomie, vous devriez sentir un « mieux » dans trois à six semaines. Avec une épisiotomie, ca pourrait être plus long. Pour les femmes ayant accouché par césarienne, votre séjour à l’hôpital sera plus long tout comme votre période de convalescence qui sera environ de six à huit semaines. Mais là encore, aucune règle.
Concernant vos émotions, là encore, pas de vérité absolue. Certaines femmes vont être très sensibles à la chute des hormones alors que d’autres n’y seront sensibles que quelques jours. Pour d’autres encore, la dépression du post-partum pourra s’inviter. Sachez qu’il n’y a aucune fatalité et aucune culpabilité à ressentir. Devenir mère c’est un réel bouleversement dans sa vie. Ce n’est pas rien. C’est énorme. Et vous êtes incroyable. Qu’importe ce que vous ressentez. Vous êtes forte. Et belle.
Généralement, on dit aux femmes qu’il leur faudra tout le temps de leur quatrième trimestre (soit trois mois après la naissance) pour se sentir mieux. Pourtant, de nombreuses femmes disent qu’il leur aura fallu 8 mois pour se sentir à l’aise dans leur nouveau rôle de mère. Il est donc essentiel de ne pas se donner de temporalité. Vous n’allez pas forcément vous retrouver « comme avant » et il vous faudra du temps pour partir à la rencontre de ce « vous » différent… Mais vous y arriverez. Quand vous serez prête.
Les aspects qu’on tait.
Devenir maman c’est donc tout cela aussi. Cette partie moins glamour. Il y a les lochies, ces pertes de sang parfois très abondantes qui vont durer une vingtaine de jours. Il va y avoir ces culottes filets à porter avec de grosses serviettes de protection. Il va y avoir la peur de souffrir à la première selle post accouchement. Il va y avoir les fameuses tranchées et leurs douleurs.
Je ne tiens absolument pas à vous faire peur. Seulement, c’est un fait. Le corps de la femme est magnifique. Il s’étend durant la grossesse pour faire de la place au bébé. Mais une fois que l’enfant nous a rejoint, notre corps doit, là encore, s’adapter. Il faut qu’il retrouve ses droits. Il faut qu’il cicatrise de ces 9 mois de vie commune. Il faut qu’il prenne le temps de reprendre des forces.
Et je pense que plus les femmes seront préparées à ce qu’elles pourront être amenées à vivre durant cette période du post-partum, plus les langues se délieront, plus les femmes seront apaisées. Car quand on est préparée à tout cela, on peut se faire épauler. On peut demander de l’aider quand c’est trop dur. On peut instaurer, dès la grossesse, un temps de « repos ». On peut décider de se faire accompagner par une doula pour les premiers temps. On peut faire tout cela.
Mettre au monde un enfant est une aventure extraordinaire. Et grand nombre de femmes vous diront que les joies du post-partum ne sont rien comparées à l’amour et le bonheur de porter son enfant contre soi. Mais cette période existe bel et bien. Alors, pourquoi la cacher ? Pourquoi la mettre à distance ?
Chères mamans, sachez que vous êtes fortes. Courageuses. Belles. Magnifiques. Et que c’est normal que peut-être vous ne soyez pas si joyeuse comme vous vous l’étiez imaginé. C’est normal que vous ayez mal. Et vous avez besoin de temps. Alors, j’espère que vous pourrez prendre tout le temps dont vous avez besoin pour traverser cette période du post-partum en douceur. Pour vivre cette transition entre la grossesse et votre nouveau rôle de maman avec le plus de sérénité possible.
Et chez vous ? La période du post-partum ? Comment s’est-elle passée ?