Bonjour à tous ! Il y a quelques temps, je vous ai demandé sur Instagram si vous aviez des envies concernant des sujets que vous aimeriez que j’aborde. Vous avez été plusieurs à me demander un « résumé » de ce qu’est l’éducation positive et bienveillante. Je suis sincèrement persuadée que ce résumé n’existe pas tout comme le fait qu’une définition unique de ces termes serait réductrice. Pourtant, on me pose souvent cette question. Ça peut être vous parfois mais aussi les parents que je rencontre ou bien même mes proches qui ne partagent pas toujours la même manière d’être et de faire que moi avec les enfants. Alors, aujourd’hui, je me suis dit qu’il serait intéressant de partager avec vous ma vision de l’éducation positive et bienveillante. Ca ne sera pas une vérité absolue mais c’est ma vérité à moi. Ma vision. ↓
À chacun sa définition.
Quand on devient parent, on est animés par des envies. On est amenés à faire des choix. Et ces choix sont toujours liés à ce que l’on veut pour son enfant.
Au delà des étiquettes (vous savez mon aversion pour les étiquettes que l’on se colle), je pense que chacun est animé par un désir profond de faire au mieux pour son enfant. Pour sa famille.
Du coup, je trouve que donner une définition de l’éducation positive et bienveillante est enfermant. Déjà parce que nous sommes tous différents et donc que cette définition peut être enrichie par chacun. Mais aussi parce que je ne pense pas qu’il existe une liste de telles actions qui sont « positives et bienveillantes ». Il y a, bien sur, des actions qui le sont, de fait. Et des actions qui ne le sont absolument pas. En revanche, je pense qu’on ne peut pas toutes les lister. Car il y a des subtilités. Il y a ce qui est adapté à cet enfant. À tel autre. Et ça, ce sont des subtilités. Pas des généralités. Pas des définitions communes.
Dans ce sens, quand on me demande : « qu’est ce que c’est que l’éducation positive et bienveillante ? », je réponds que c’est une succession de choix qui sont dirigés vers l’enfant. Son respect. Son bien être.
De là, souvent, on me dit : « oui… Mais encore ? ». Et c’est là que ça se corse ! Je n’ai pas de listes à leur fournir ! Alors voici ce que je leur réponds…
L’éducation positive et bienveillante c’est savoir se mettre à la place de l’enfant.
Qu’est ce que j’entends par là ? Tout simplement le fait de me mettre à la place de cet enfant et de me demander si ce que je fais a du sens POUR LUI.
Les enfants, je les considère comme mes égaux. Car ils le sont ! Il n’y a pas à tergiverser là dessus. Cependant, nous ne sommes pas au même point de développement. Mon cerveau à moi est mature. Le leur ne l’est pas. Je perçois certaines actions d’une certaine façon parce que je les ai intégré. Pas eux. Pas encore. Du coup, quand je dis à un enfant « ne fais pas ça » (par exemple) et qu’il ne « m’écoute » pas alors je me demande s’il comprend ce que je dis… Et la réponse est non. Un enfant n’a en effet pas la capacité de comprendre la négation. Son cerveau ne le peut pas.
Et ainsi, c’est un travail du quotidien ! Ça me demande de me questionner sans cesse. Alors bien sur, je n’en perds pas pour autant ma spontanéité et moi aussi, je fais des « erreurs ». Mais, je chemine. Et je fais de mon mieux. Par pour moi. Mais pour lui. Et dans ce sens, je pense que je suis dans un acte éducatif positif et bienveillant.
Même si ça risque d’en choquer plus d’un : cet enfant, ce bébé, est mon guide. C’est lui qui me montre où je dois aller pour l’aider à se développer comme lui a envie de le faire. Pas comme moi je le voudrai. Car même tout petit, il est unique, il a sa personnalité. Son libre arbitre. Et ça m’amène au second point…
L’éducation positive c’est ne pas me placer en supérieur.
Et oui ! Là encore, c’est une pratique que j’applique au quotidien. Je ne pars pas du principe que je sais car je suis adulte. Et que l’enfant ne sait pas car il est enfant.
Je pense même que j’ai bien plus à apprendre des enfants que ce qu’ils ont à apprendre de moi.
Ils m’apprennent à me reconnecter à moi-même. À ne pas juger. À profiter du moment présent. À aimer. À être curieuse. À expérimenter de nouvelles choses. À ne pas avoir peur de tout. À essayer. À réessayer. À grandir. Alors que je suis adulte……..
L’éducation positive et bienveillante c’est peser ses mots.
Toujours. Toujours.
« Il est pas propre » = « je suis sale parce que j’ai une couche ? »
« Je vais te changer » = « on peut me changer ? »
« Petit monstre » = « j’explore en grimpant, je suis un monstre ? »
« Tu vas tomber » = « je ne suis pas capable ».
Là encore, ce n’est pas une science exacte ! Moi aussi, parfois, je dis des phrases que je regrette juste après. Moi aussi, je dis parfois des phrases qui peuvent être interprétées différemment par l’enfant. Personne n’est parfait. Mais je me force à toujours à penser aux mots que j’emploie. Histoire qu’ils ne créent pas de maux. Les enfants sont des éponges dans leur petite enfance. Tout ce qu’ils vivent, entendent, contribuent à leur développement. Ils ne retiennent pas la qualité. Ils retiennent les éléments qu’ils rencontrent en quantité.
L’éducation positive et bienveillante c’est ne pas faire à un enfant ce que je n’aimerai pas qu’on me fasse.
La base du respect ! Et donc, dans ce sens, naturellement, je l’applique aux enfants. Je ne parle pas d’eux comme s’ils n’étaient pas là (« ah aujourd’hui Hugo a fait telle chose » alors qu’Hugo est dans les bras de sa maman, qu’il nous écoute). Je ne les met pas dans des situations que je n’aimerai pas vivre en tant qu’adulte (qu’on me racle avec la cuillère en fer quand je mange, qu’on me regarde quand je fais pipi, qu’on m’habille et qu’on touche à mon intimité sans m’en parler avant, qu’on me mette au coin, qu’on me donne une fessée, qu’on me force à obéir bêtement sans comprendre le pourquoi du comment, qu’on m’empêche de parler, de rire, de me déplacer….)
En faite, la liste pourrait être si longue… Mais ça se résume à une phrase : est ce que je ferai la même chose à un adulte ? Si la réponse est « non », alors arrêtons. Réfléchissons. Réajustons.
C’est MA définition.
Voilà. Vous savez ce que je réponds quand on me pose cette question. Vous savez quels éléments j’avance.
Finalement, l’éducation positive et bienveillante est basée sur le respect. Elle s’oppose à l’éducation traditionnelle où l’adulte est supérieur à l’enfant et que ce dernier doit se soumettre aux désirs parentaux. Justifiés ou non. Il change cette dynamique pour créer une relation plus égalitaire.
De manière imagée, l’éducation traditionnelle est verticale : l’adulte au dessus. L’enfant en dessous. Un seul sens.
L’éducation positive et bienveillante est un cercle. L’adulte et l’enfant sont au même niveau et c’est un aller retour sans cesse.
Je sais que parmi vous, il y a des personnes que les termes « bienveillance » ou « éducation positive » exaspèrent. J’en suis désolée. Mais c’est ma façon à moi de définir ma posture d’adulte envers les enfants. Parce qu’il faut bien des mots pour expliquer quelle éducatrice de jeunes enfants je suis. Et que ces mots là me parlent. Qu’ils ne sont pas dit « pour faire joli », « parce que ça fait bien », « parce que c’est à la mode ». J’y crois. J’en suis persuadée. Ils m’habitent. Ils m’animent. Ils font de moi quelle professionnelle je suis. Quelle personne je suis. Quel adulte je suis. Qui je suis.
Et vous ? Quelle est votre définition de l’éducation positive et bienveillante ?