Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien ! Aujourd’hui, je vous retrouve pour un article un peu particulier. Je viens de finir un ouvrage qui ne m’a pas laissé indemne. L’idée véhiculée tout du long est de rappeler que les femmes ont cette capacité innée à mettre leur enfant au monde. Ce livre a été une révélation. Il est vrai que j’ai toujours eu tendance à entendre que la médecine moderne est notre alliée la plus précieuse en terme d’accouchement. Mais finalement : et si c’était pas totalement vrai ? ↓
Ce livre, un puit de savoir.
Mais de quel livre est ce que je vous parle ? Et bien il s’agit du livre d’Ina May Gaskin : « La naissance naturelle ». Il s’agit d’une sage-femme qui vit en Amérique. Elle a fait partie d’une caravane de 160 hippies qui quittèrent San Francisco à la recherche d’un endroit pour s’installer et créer une nouvelle façon de vivre. Elle vit désormais dans un endroit qu’elle appelle « The Farm », dans le Tennessee. Elle y vit au contact de la nature et de sa communauté. Elle y accompagne, avec d’autres collègues, les naissances des bébés de la manière la plus naturelle possible. Les femmes de sa communauté s’adressent à elle tout comme des femmes du reste du pays. Certaines sont prêtes à faire des centaines de kilomètres pour accoucher là bas. Pourquoi ? Les données de « The Farm » parlent d’elles-mêmes.
Il y 94,8% de femmes qui accouchent à domicile à The Farm. Elles ont eu recours à 1,4% de césariennes face à un taux de 31,1% aux Etats Unis à la même période. 96,8% des femmes ayant déjà vécu une césarienne (AVAC) ont mis leur enfant au monde par voie basse là bas. 68,7% des femmes ont eu leur périnée intact. Et il y a encore de nombreux chiffres qui parlent d’eux-mêmes.
On pourrait croire que cet endroit est exceptionnel et que les femmes qui y accouchent sont surhumaines. Après tout, pourquoi les taux sont si différents de ceux pratiqués à travers tout le pays ? Ce que livre Ina May Gaskin, dans cet ouvrage, est une réponse simple. Non les femmes qui accouchent à The Farm ne sont pas différentes des autres. Selon elle, il suffit de penser les conditions d’accouchement pour que les pourcentages soient les mêmes partout dans le monde. Elle nous livre donc certains de ses secrets.
Et c’est de cela dont j’aimerai vous parler aujourd’hui.
L’accouchement vu comme un acte technologique et médical.
À l’heure actuelle, Ina May Gaskin révèle que l’accouchement est perçu comme intrinsèque, bien souvent, à la médication et aux actes médicaux qu’elle ne juge pas forcément utiles (les touchers vaginaux notamment). Pour elle, nous nous sommes éloignés de la nature de cet acte.
À ses yeux, la femme a toutes les compétences pour mettre son enfant au monde de manière « naturelle » (entendons physiologique et sans aide médicale) si elle est placée dans des conditions favorables.
Elle est persuadée du pouvoir du corps de la femme. Par exemple, elle explique que quasiment toutes les femmes ont les capacités physiques de mettre leur enfant au monde par voie basse. Pour elle, le bassin de chacune est probablement suffisamment assez large pour mettre leur enfant au monde. Penser l’inverse est le fruit de croyances populaires et bien souvent erronées. Selon elle, l’ouverture du bassin évolue en fonction de la posture choisie par la femme pour accoucher.
Son message se base donc sur ce constat initial : les femmes peuvent mettre leur enfant au monde sans intervention technologique quel que soit le lieu où elles ont choisi d’accoucher. « La grosse difficulté réside dans notre contexte social où l’acte d’enfanter est devenu assez difficile à comprendre, étant donné l’ensemble des mythes culturels largement répandus à son sujet. » Pour arriver à des taux comme ceux de The Farm et des accouchements non médicalisés, selon elle, il est nécessaire de penser au cumul de certains éléments qui prennent en considération les besoins de la femme au moment d’accoucher.
La connexion entre le corps et l’esprit.
Le premier point relevé par l’auteur est que notre cerveau et nos pensées influent très largement sur notre ressenti corporel. Pour elle, il est important de connecter nos émotions à notre corps.
Elle est également persuadée qu’une « mauvaise ambiance » autour de la mère peut influer sur le bon déroulé de son accouchement. Elle a même observé des femmes dont le travail a régressé en présence d’une personne jugée comme un « intrus » par la mère. Le travail a repris quand cette personne s’est éclipsée de la pièce ! Imaginez donc la force de votre mental ! Elle invite donc à utiliser notamment des mantras durant l’accouchement (« je vais y arriver » par exemple).
Comprendre que nous sommes des mammifères.
Ce point peut choquer nos façons de penser occidentales. Pourtant, je suis entièrement d’accord avec elle. Nous restons des mammifères. Nous avons besoin d’intimité, de calme quand nous mettons au monde nos enfants. Tout comme la lionne ou la louve.
Elle explique donc tout le procédé de l’accouchement pour que nous puissions être actrice de toutes ses phases. Selon elle, on a souvent tendance à avoir « peur » de l’accouchement. « Comment un bébé si gros peut sortir par un endroit si petit ? » Elle fait donc le parallèle avec le fait que nous y arrivons bien tous les jours depuis des millénaires. Comme les autres mammifères.
Pour elle, il s’agit donc de nous faire confiance : à nous et à notre corps. Par exemple, elle soulève le magique pouvoir de notre vagin qui peut s’ouvrir pour laisser passer l’enfant. Elle explique donc en quoi de nombreuses épisiotomies pourraient être évitées.
J’ai trouvé ce parallèle très intéressant avec les mammifères. Et il m’a largement fait penser aux idées avancées par Michel Odent à ce sujet.
Accoucher sans douleur.
Un autre point abordé dans le livre est le fait que oui, il est possible d’accoucher sans douleur de manière naturelle. Attention, elle n’explique pas que l’accouchement est un parcours de santé mais elle explique qu’il est possible de gérer sa douleur. Elle présente également le témoignage de certaines femmes qui ont eu un rapport à la douleur très impressionnant. Certaines le vivent d’une manière extatique.
Quoi qu’il en soit, je trouve cela très intéressant de voir une manière différente d’aborder la douleur de l’accouchement que celle dont nous entendons parler chaque fois que nous traitons du sujet. Cela entraine notre cerveau à imaginer ce moment comme un instant gérable d’un point de vue de la douleur. Rappelons nous : notre mental est d’une grande importance !
« La loi des sphincters » : respectons notre corps et ses besoins !
Ici, nous arrivons à l’argument phare de ce livre. Ina May Gaskin explique que le sexe de la femme qui accouche est un sphincter et qu’en tant que tel, il a besoin de certains éléments pour fonctionner de manière optimale.
Par exemple, elle fait le parallèle entre une femme qui accouche et une personne qui va à la selle. Les deux auront besoin d’intimité pour pouvoir faire ce qu’elles ont à faire.
Elle met en avant le fait que nous devons apprendre à mettre en sourdine notre néocortex (notre cerveau qui réfléchit pour faire court) afin de laisser parler notre cerveau archaïque (celui que nous partageons avec les autres animaux).
Elle explique donc que nos sphincters n’obéissent pas aux ordres (impossible donc de « pousser » à la demande). Elle conseille plutôt d’attendre le réflexe de poussée naturelle.
Elle met également en avant le fait que nous devons accoucher dans une ambiance familière et intime. Elle met l’accent sur l’idée que nous devons limiter la peur durant tout ce processus et parle du rire comme médiateur. Elle donne également des conseils liés à la respiration ou bien le rôle majeur que peut jouer l’eau. Elle donne également une place importante à la pesanteur et présente des positions qui facilitent le travail de la femme qui accouche.
S’émanciper des idées reçues.
Ensuite, elle revient sur tous les actes que nous avons l’habitude d’associer à la grossesse et l’accouchement. Elle en remet certains en question. Elle parle notamment du déclenchement du travail par des substances médicales. Elle propose de nombreux substituts naturels.
Elle parle également des déclenchements quand la naissance se fait désirer. Elle met l’accent sur le fait que la nature est bien faite et qu’il y a parfois une raison qui explique cela. Notamment le fait que la date prévue d’accouchement ne se base pas sur la date exacte de la conception.
Ina May Gaskin met aussi l’accent sur le suivi de grossesse et les dépistages que l’on propose aux femmes. Elle avance des données scientifiques qui ne les justifient pas toujours. Un chapitre est également consacré aux échographies.
Elle parle aussi du fait qu’il est important qu’une femme en travail puisse se nourrir et s’hydrater. Bien souvent, quand on accouche en structure hospitalière ce sont des comportements prohibés. Elle explique tout l’intérêt qu’elle y trouve.
La place importance du praticien.
En fin d’ouvrage, elle revient sur cet élément si important qui est le choix du praticien. Elle présente tous les lieux dans lesquels vous pouvez décider d’accoucher (de votre domicile à l’hôpital en passant par les maisons de naissance). Elle n’exclut en rien le fait que vous puissiez accoucher de manière physiologique dans un hôpital.
Elle parle également du rôle de la sage femme et de la conception de son métier.
Pour finir l’ouvrage, il y a un mama scope regroupant de nombreuses adresses (physiques ou internet) utiles à toutes les femmes regroupées par thèmes (allaitement, grossesse, accouchement…) et par lieu de vie (en France bien évidemment).
Un bouleversement dans ma conception de l’accouchement.
J’ai toujours été sensibilisée à la question de l’accouchement physiologique. Je n’aime pas forcément le terme d’accouchement « naturel » car il peut créer un clivage avec les femmes qui ne souhaitent pas accoucher sans médication ou qui ne le peuvent pas forcément. À mes yeux, toutes les femmes accouchent naturellement. Et c’est bien là le coeur du débat de ce livre !
J’ai adoré les principes présentés. Oui, une femme a un corps magnifiquement pensé pour donner la vie. Oui, une femme est capable de donner la vie sans médication. Oui, il faut savoir prendre du recul sur notre ère où le médical est omniprésent pour se poser les questions qui nous permettront de vivre notre grossesse et notre accouchement comme nous en avons envie.
Oui l’accouchement peut être un moment de bonheur s’il est pensé et accompagné.
Le corps des femmes est magique ! Il faut que nous reprenions confiance en nos compétences ! Il est important que nous « retrouvions le pouvoir de notre corps ».
Ce livre est un condensé de toutes ces idées. Il devrait vous intéresser si vous vous penchez sur la question d’un accouchement physiologique. Parfois moralisateur, ce qui m’a gêné par moment, il n’en reste pas moins un ouvrage de référence ! Il m’a complètement bouleversé dans ma conception de la naissance. Je me sens armée pour pouvoir accompagner les femmes dans ce choix qui peut être le leur.
L’accouchement sans douleur, à la maison, sans médicalisation n’est pas une « lubie » moderne. C’est la manière dont les femmes ont toujours accouché. Ce livre donne espoir. Il fait du BIEN !
Vous pouvez l’acheter ici. Je vous le conseille vivement.
Et vous ? Des lectures qui vous ont transporté ? Chamboulé ? Que pensez-vous de l’accouchement physiologique tel qu’il est vu par Ina May Gaskin ?
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