Bonjour à tous ! Comment allez vous ? Je vous retrouve aujourd’hui pour aborder un sujet que l’on voit beaucoup passer sur les réseaux sociaux en ce moment… Roulement de tambour… Les VEO ou les violences éducatives ordinaires ! Et même si je suis profondément engagée pour qu’elles ne fassent plus partie du quotidien des tout-petits, je suis assez dubitative face à ce que je peux lire, voir, entendre sur les réseaux sociaux… ↓
Les VEO : quésaco ?
Vous en avez certainement entendu parler si vous vous intéressez à la pédagogie positive, bienveillante, alternative, Montessori, respectueuse… Et peu importe le nom qu’elle porte d’ailleurs !
Mais peut-être que vous ne savez pas ce que ça signifie ?
Les VEO sont des actes jugés violents (à différents degrés et niveaux) utilisés envers les enfants dans un but dit « éducatif ». Ce terme comprend les gestes physiques violents comme la gifle ou la fessée. Mais englobe aussi d’autres violences plus ordinaires telles que renifler la couche de son enfant sans lui demander si cela le gêne, le forcer à manger, le priver de dessert, se moquer de lui, le forcer à faire un bisou, lui faire du chantage, lui essuyer la bouche avec la cuillère alors qu’il mange et tous les autres actes quotidiens qui peuvent être vécus violemment par l’enfant.
Nommer ces violences admises et tolérées permet d’en prendre conscience car bien souvent, elles font partie de notre propre schéma éducatif. En se mettant toujours à la place de l’enfant, on peut alors se demander si on aimerait en tant qu’adultes se voir essuyer la bouche alors qu’on n’a pas fini notre bouchée ou se voir moucher sans qu’on nous en informe au préalable.
Quelles sont les VEO concrètement ?
Au vu de la loi qui vient de passer, il est tout à fait légitime de se demander : qu’est ce que c’est concrètement une VEO ? Comment savoir si telle ou telle action en est une. À l’heure actuelle, je pense que c’est LE combat à mener : accompagner la société à comprendre ce qu’est une VEO… Sinon, cette loi ne changera rien au quotidien.
Il n’y a donc pas de liste à proprement parler. La seule chose qui peut vous guider au quotidien c’est de vous poser cette question :
Est ce que ce que je fais à mon enfant, je le ferai à un adulte ?
Si votre réponse est « non » : vous faites certainement une VEO. Le principe de les enrayer est de prendre en considération l’enfant en tant qu’individu à part entière. Dans ce sens, il n’a pas à « obéir ». Il est notre égal. Nous le respectons comme tel.
Au vu de tous ces éléments, il est bel et bien clair que je suis POUR l’arrêt total des VEO. Considérer l’enfant comme un être à part entière est mon leit-motiv depuis mon entrée en formation d’éducatrice !
Cependant, je suis assez choquée de ce que je vois sur les réseaux…
La pratique VS la théorie.
Maintenant qu’on sait plus ou moins ce qu’est ou non une VEO, on peut entrer dans le vif du sujet. Et comme toujours : il y a la théorie versus la pratique.
Dans les faits, il est parfois difficile d’enrayer totalement les VEO. Et ce, pour une multitude de raisons ! Déjà parce que, souvent, nous-mêmes, avons été élevés avec des VEO…. Et donc nos schémas éducatifs en sont imprégnés. C’est donc normal qu’elles fassent parfois surface quand on est au contact des enfants.
De plus, tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Il y a des jours où il est plus difficile de se questionner sur tous nos actes car oui, concrètement, arrêter les VEO c’est se remettre en question H24… Et on est tous humains ! Nous avons donc tous nos limites.
Tout ça pour dire qu’il n’est pas nécessaire de vous fustiger si vous avez fait telle ou telle chose. Personne n’est parfait. En revanche, l’essentiel à mes yeux est de se remettre en question… pour faire mieux le lendemain. Et c’est à force de ces questionnements que l’on grandit en tant que parents ou adultes.
Une schématisation qui fait froid dans le dos…
Si vous êtes sur les réseaux sociaux, je suis prête à parier que vous vous êtes déjà sentie « jugée » ou que vous avez « culpabilisé » en voyant des profils « parfaits ». C’est humain.
J’ai pu lire, voir et entendre des posts ou des vidéos où de grands schémas et de gros raccourcis sont faits. « Il ne faut pas faire de VEO. Si tu en fais, c’est pas bien. T’es un mauvais parent ». (Je vous rassure, je n’ai jamais vu cela tel quel… C’est tout du moins l’idée générale qui en ressort).
Je suis assez atterrée de lire cela. Comme s’il y avait une liste (la fameuse) des choses, des gestes, des mots à dire (ou ne pas dire) dans telle ou telle situation. Que si tel parent fait ça, c’est mal. Et inversement.
Je tiens à rappeler deux choses fondamentales :
- Il n’existe pas une liste exhaustive des VEO. Il vous revient de toujours vous demander si dans cette situation précise vous « usez » de votre « pouvoir d’adulte » ou non. Chaque situation est UNIQUE.
- Vous êtes (vous et votre enfant) UNIQUES. Ce qui fonctionne avec Marcel et Jacqueline, ne marchera pas forcément pour vous.
Maintenant que ces deux choses sont posées noir sur blanc : qui peut prétendre détenir le savoir ?
PERSONNE.
Ah si : VOUS.
Un combat sans queue ni tête.
Vous voyez où je veux en venir : il y a peut-être une dynamique anti-VEO à adopter mais il n’y a pas et il n’y aura jamais une liste de VEO à bannir. Il n’y aura jamais une seule « bonne » façon de faire. JAMAIS. Et heureusement ! Imaginez vous si on faisait tous pareils !
Ce que je tiens à promouvoir ici c’est que les réseaux sociaux sont une formidable source de découvertes, d’inspirations, de remises en question MAIS ce n’est absolument pas un lieu où tout doit être pris pour argent comptant.
Il n’y a pas les parents « au dessus », et « les autres ».
Gardez toujours à l’esprit que vous avez un instinct incroyable. Que personne ne connait mieux votre enfant que vous.
Si en suivant un compte sur les réseaux sociaux, vous vous sentez mal à l’aise. Que vous êtes tracassée après avoir lu certains posts. Que vous vous « fustigée » après avoir fermer votre application… Essayez de vous recentrer sur vous.
Si les réseaux vous permettent d’apprendre des choses, de vous questionner : c’est génial. Mais si ils alimentent du négatif dans votre parentalité, passez votre chemin. Vraiment.
Pour conclure, je ne dirai qu’une chose : être dans une dynamique d’enrayer les VEO de son foyer est quelque chose de bénéfique pour toute votre famille. Et pour votre enfant encore plus. Imaginez la confiance que vous lui permettez d’acquérir. En vous. En lui-même. Comme un cadeau pour sa vie. Vous remettre en question est votre meilleure clé pour poursuivre ce but.
Les réseaux sociaux et la chasse aux sorcières qui sévit sur ces derniers n’est pas bénéfique dans votre quête de parentalité positive, bienveillante, respectueuse…
Apprenons à nous écouter. Et à nous respecter.
Ne pratiquons pas de « violences ordinaires » sur les autres adultes… Il s’agirait sinon d’un exemple contraire à la chasse aux VEO que nous menons dans nos foyers… Je dis ça, je dis rien…