Aujourd’hui, je suis ravie de vous partager l’histoire de Vivienne. Pendant toute sa grossesse, on lui rabâchait qu’elle ne pouvait pas s’imaginer le moment où elle allait accoucher. Même si ces mots l’énervaient, elle faisait avec… Enceinte à Tahiti, elle attrape le chikungunya. Elle doit alors être suivie de près. Mais elle reste sereine, toujours. Et puis, c’est le grand jour. Après un long travail, les forceps et l’attente… Son bébé arrive. Enfin. Et avec, cette sensation qu’elle ne pouvait définitivement pas imaginer avant…
Enceinte, je me suis entendue dire de nombreuses fois : « tu ne peux pas imaginer ce moment ! »
Bien que cette phrase m’énervait, je ne me doutais effectivement pas de la sensation qui allait m’envahir… Après avoir réussi à surmonter le chikungunya à 3 semaines de la date prévue, je t’attendais avec impatience et je ne savais pas que tu ne rendrais pas la tâche facile…
Oui, oui, le chikungunya. J’habitais à Tahiti à ce moment là (ça s’attrape par les moustiques). Il ne fallait surtout pas que j’accouche pendant la période de contagion (de 4-5 jours) car tu risquais des séquelles neurologiques. J’avais énormément de fièvre qu’il fallait faire descendre parce que ton cœur montait à 200. C’est pour ça que j’étais suivie depuis le 7ème mois de grossesse. Car j’avais le col ouvert à 1cm et des contractions. J’étais sous médicaments et Caroline, ma sage femme, venait deux fois par semaine pour poser le monito. Elle me faisait de l’acupuncture pour le stress et préparer le col… Elle m’avait dit que si j’arrivais à gérer que ce serait plus facile après l’accouchement.
Des contractions à 1 heure du matin et à 6 heures. Papa me somme de partir à la maternité parce qu’il ne voulait pas tomber dans les embouteillages… Le départ à la maternité était un soulagement parce que j’avais vraiment hâte de te voir.
Je souhaitais accoucher sans péridurale. On m’avait mis la clim à 16 dans la chambre. Dès que la fièvre remontait, les infirmières me mettaient des poches de glace dans la nuque, entre les jambes, sous les aisselles. Sacré chinkungunia ! Il ne fallait pas sur-doser le paracétamol. Quel sacré souvenir !
Mais lorsqu’à 10h, Caroline est venue m’annoncer qu’il fallait encore attendre au minimum 3 heures… La souffrance était telle que j’ai supplié qu’on me mette cette péridurale… et heureusement !
Petit bonhomme, tu avais décidé d’arriver en regardant le plafond. Tu étais vers l’arrière, les contractions étaient vers l’arrière et c’était vraiment très douloureux. Je ne me voyais pas tenir encore 3 heures comme ça. D’ailleurs, pour ta petite soeur, j’ai eu des contractions essentiellement au ventre et ça se gère mieux. Pour elle, je n’ai pas eu de péridurale d’ailleurs.
Ton papa a été extraordinaire. Il a été présent tout le long, m’a fait des massages avant la péridurale. Il les avait appris avec la sage femme. Il m’a fait rire, il m’a tenu la main et je le sentais pousser avec moi.
À aucun moment je n’ai stressé : ni quand on m’a mise sous oxygène, ni quand on m’a dit que ton cœur ralentissait et qu’il fallait faire intervenir l’obstétricien…
En revanche dès que j’ai vu les forceps, j’ai eu peur que tu aies mal… Moi, je n’ai pas eu mal. Mais je les ai senti frotter à mes os des hanches pour te retourner et c’est une drôle de sensation… C’est surtout après que j’ai eu mal avec une très grosse épisiotomie…
Mais rien ne comptait plus pour moi que ton bien-être.
Et puis tu es arrivé. Ton papa ne m’a plus entendue dès que tu étais sur moi. Je quémandais un bisou et il ne voyait que toi. J’aime à dire que c’est le plus beau regard qu’il m’ait été donné de voir. J’ai aussi senti qu’il était fier de moi parce qu’il a eu peur pour nous !
Et quand enfin tu as été là, sur mon ventre, à me regarder avec déjà des yeux pleins d’amour, j’ai enfin compris pourquoi cette phrase : « tu ne t’imagines même pas ! »
Merci infiniment pour ce témoignage Vivienne. Si vous souhaitez découvrir d’autres histoires d’accouchement, vous pouvez cliquer ici.
Et vous ? Vous pensez qu’on peut s’imaginer ce moment avant de le vivre ?