Bonjour à tous ! Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau portrait. Comme tous les dimanches, une maman raconte son histoire. Aujourd’hui, c’est Nadège, du blog Maman Respire, qui prend la parole. En devenant maman, elle a fait l’expérience de la surcharge mentale et du burn-out maternel. Elle s’est battue pour renaitre. Et aujourd’hui, elle se sent prête à nous livrer son témoignage. ↓
« Prends la pierre qui t’a fait chuter pour paver le chemin à venir »
J’ai toujours su qu’un jour j’aurais des enfants et que je maternerais avec grand bonheur. Lorsque mon gynécologue m’a annoncé, en 2008, que mes chances d’enfanter étaient quasi inexistantes (problèmes d’ovaire), mon désir d’accueillir un enfant miracle, d’être la meilleure maman possible s’est renforcé.
J’ai changé de régime alimentaire, je me suis formée en naturopathie, je me suis instruite grâce à des lectures passionnantes sur l’accouchement physiologique (Vivre sa grossesse et son accouchement, une naissance heureuse par Isabelle Brabant ; Pour une naissance sans violence par Frédéric Leboyer) et l’éducation bienveillante. J’avais à cœur d’ être une maman nature, présente, attentionnée et ce dès la naissance !
Ma fille est née en 2012. Je me suis formée à la communication connectée pour échanger avec elle dès le début. J’ai pratiqué l’allaitement long, le portage, le cododo, la motricité libre puis la diversification menée par l’enfant.
Puis mes jumeaux sont nés deux ans plus tard. Ils étaient prématurés et nous sommes restés 3 semaines en néonatologie. Un de mes garçons avait ingéré du sang et on a du l’aspirer. Pendant les 5 premiers jours de sa vie, il ne s’alimentait pas et perdait du poids. Je tenais absolument à lui donner
le meilleur départ dans la vie : du lait de femme. J’en avais tellement que j’en ai partagé aux prématurés dans le besoin. J’ai du me battre contre le service de néonatologie qui voulait le gaver. En peau à peau, il a progressivement stabilisé son poids et s’est mis à boire mon lait. Je ne sais pas si c’est du à cette aspiration à sa naissance mais il est resté fragile de la sphère ORL. Depuis lors, il a multiplié les rhumes, bronchites, bronchiolites, jusqu’à la crise d’asthme chronique et suspicion de
mucoviscidose. En rentrant dans notre toute nouvelle maison, je me suis retrouvée seule avec 3 enfants. Au bout d’une année j’étais à bout de ressources.
- Épuisée physiquement, à cause de l’aménagement de notre nouveau lieu de vie, des demandes incessantes de mes 3 enfants, de la mise en route de l’allaitement (je produisais jusqu’à 2l de lait par jour !), du bébé à la santé fragile, et des nuits hachées (1 réveil pour mon ainée qui a décidé d’être propre la nuit ; 2-3 réveils pour BB2 et 4-6 réveils pour BB3, fragile), et bien sûr, réveil à 6h du mat’ pour les 3.
- Épuisée nerveusement, à cause de l’attention constante dont il faut faire preuve, des demandes et multiples sollicitations, du portage, de l’allaitement. De la gestion du quotidien, des rendez- vous médecin, de la charge de la maison puisque j’étais maman au foyer. Pour mon BB3, on allait presque chaque semaine chez un thérapeute : ostéopathe, naturopathe, differents pédiatres, homéopathe etc… Aller au médecin avec 3 enfants de moins de 3 ans ? Éreintant. Avec la poussette de jumeaux ? Un vrai casse tête !
- Épuisée moralement, à cause du manque de soutien, de reconnaissance et de valorisation du rôle de parent dans la société actuelle et auprès de l’entourage. Ce qui me manquait ? Du soutien, de l’écoute, de la bienveillance, de l’empathie et bien sûr un
peu d’aide dans le quotidien.
J’en ai eu des remarques bien pensantes : « Tu les as voulus, ne te plains pas ! », « Pense à ceux qui n’arrivent pas à avoir d’enfants », « Et comment font les autres femmes ? » « Si tu arrêtais l’allaitement , ils feraient leurs nuits ! » « Laisse-les pleurer, ils apprendront l’indépendance »…
Avec mon épuisement, je me comportais comme un robot, programmée sur mes valeurs essentielles. J’espérais qu’avec le temps ma situation s’améliorerait toute seule.
Et puis un jour, après 4 nuits sans sommeil avec deux de mes enfants étaient malades, je me suis retrouvée complètement à plat, vidée. En dévalant l’escalier vers un enfant en pleurs, je me suis étalée par terre. Et j’ai pleuré. Ce fut un déclic et j’ai décidé de changer. Je ne pouvais plus me
contenter de survivre en attendant que mes enfants grandissent. J’allais mettre en place des actions pour qu’on soit tous épanouis, là maintenant.
Je me suis faite accompagnée, j’ai beaucoup lu, j’ai interrogé des mamans en Afrique, en Asie pour apprendre auprès de ces cultures comment on pouvait être une maman proximale sans s’épuiser. J’ai mis en place des actions concrètes pour me sauvegarder : engager une aide-ménagère,
prendre une jeune fille le mercredi après-midi, faire participer le papa, etc…
Mais j’ai surtout travaillé sur moi. Parce que quand la maman va bien, la famille s’épanouit. Mes découvertes et mes expérimentations m’ont enrichie et depuis 2 ans j’ai une vie heureuse avec mes enfants. Je me laisse encore parfois déborder mais je dispose d’une organisation qui m’aide et surtout de ressources intérieures pour me guider.
Mon burn-out maternel est l’une des expériences les plus enrichissantes de ma vie : en me faisant tomber, il m’a fait me regarder en face, en cherchant des solutions pour continuer d’offrir le meilleur de moi à ma petite famille. Je me suis retrouvée moi. Mon cheminement m’a amené à activer mes ressources intérieures, à me reconnecter à mon Moi authentique, à mes
valeurs et convictions. Grace à ce passage difficile, j’ai trouvé les clés de la maternité qui n’épuise pas : la parentalité naturelle, pratiquée depuis des milliers d’années, bien avant que l’homme ne se modernise et n’instaure l’individualisme au rang de valeurs. En cherchant des solutions pour ma famille, j’ai trouvé le sens de ma vie.
Aujourd’hui, mon désir est d’aider le maximum de mamans à découvrir leurs ressources intérieures, à révéler la maman extraordinaire qui sommeille en chacune afin de ramener la joie et la sérénité dans les familles. Il est important, je dirais même vital, que les mamans prennent
soin d’elles. Car comment donner de son mieux, quand on est à bout de ressources ?
« Il est plus facile de construire un enfant équilibré que de réparer un adulte brisé ». Alors prenez soin de vous, afin de mieux prendre soin de votre famille. Nous les femmes, avons une responsabilité immense : celle de façonner des êtres humains et de construire le monde de demain ! C’est un défi , à la fois effrayant et merveilleux. Pour vous aider dans votre cheminement, je vous partage un guide qui rassemble les 7 clés essentielles pour devenir une maman épanouie.
Merci beaucoup Nadège pour ce portrait. On ne parle que trop peu de la surcharge mentale ou du burn-out maternel. Et pourtant, de nombreuses femmes le vivent. Parfois en silence.
Et vous ? Quelles sont vos petites astuces pour prendre soin de vous ? Pour prendre soin de l’adulte et de la femme que vous êtes ?
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