Coralie et ses deux accouchements physiologiques extra-ordinaires. #

Donner la vie c’est un événement lambda. Des milliers de femmes donnent la vie chaque jour et depuis des millénaires. C’est un acte du quotidien. Mais c’est aussi et surtout un événement exceptionnel pour chaque couple qui le vivra. Pour Coralie, c’était évident qu’elle voulait donner naissance à ses filles sans péridurale. Comme de nombreuses femmes avant elle. Elle nous explique donc aujourd’hui comment se sont déroulés ses deux accouchements physiologiques. Et comment, elle a vécu ces moments extra-ordinaires…

Peux tu te présenter toi et ta famille s’il te plait ?

Je m’appelle Coralie, je vais avoir 29 ans, je suis pacsée depuis 2 ans à mon chéri, 33 ans. Nous sommes les heureux parents de Lou, née le 11 avril 2018 et Fleur, née le 30 septembre 2019.

Tu as vécu deux accouchements physiologiques. Peux tu nous expliquer pourquoi tu as fait ce choix ?

 Je ne saurai pas vraiment comment l’expliquer, mais même avant de tomber enceinte, de vouloir des enfants, je savais que je voudrais accoucher sans péridurale. Les femmes accouchent depuis la nuit des temps et je n’ai jamais vraiment compris pour quelle raison je voudrai anesthésier la naissance de mes enfants. C’était mon évidence à moi concernant la maternité.

Te sentais-tu soutenue par ton conjoint ? Et ton entourage ? (Souvent on entend que « de nos jours, on a pas besoin de souffrir alors pourquoi faire ça… »)

 Mon conjoint oui, totalement. Il s’en est entièrement remis à moi sur ce point là. Dans mon entourage, je n’ai jamais dit ouvertement que je souhaitais accoucher de manière physiologique, mais quand la conversation me permettait de l’évoquer, j’ai souvent entendu des « t’es folle » ou « oh ben attends d’avoir une contraction… » mais bien souvent ça s’arrêtait là. Globalement, ce sujet là n’animait pas la foule (contre d’autres !)

Comment t’es tu préparée à ces accouchements physiologiques ? Quel type de préparation à l’accouchement as tu suivi ?

Pour ma première, j’ai suivi une préparation à la naissance totalement classique en maternité. A côté de ça, j’ai lu énormément de récits de femmes ayant accouché physiologiquement, regardé des interview sur YouTube. Je me suis surtout enrichie de l’expérience de celles qui l’avaient fait avant moi, retenu ce qui globalement pouvait aider, et je me suis fait confiance !
Pour ma seconde, je n’ai rien fait du tout, ma première expérience me suffisait pour savoir.

Se préparer à l'accouchement avec un ballon de naissance.

Dans quels lieux as tu décidé de donner naissance à tes filles ? 

 J’ai accouché dans une maternité dans le village à côté de chez nous. C’est en premier lieu sa proximité qui nous a intéressé. Par chance, cette maternité avait reçu le label « amis des bébés », l’équipe de soignants était plutôt pour le naturel, accouchement, allaitement.. Une salle de naissance nature avait été aménagé quelques mois avant à peine, pour permettre aux femmes de gérer leur travail, baignoire, de quoi se suspendre, ballon, un très grand lit, rien de médicalisé. Je suis tombée sous le charme directement, ça n’a fait que me conforter dans mon choix. Pour la deuxième naissance, j’aurais adoré avoir un accouchement à domicile, mais mon chéri n’était pas partant, par peur que quelque chose aille mal.

As tu rédigé un projet de naissance pour expliquer ton envie de vivre des accouchements physiologiques ?
Comment tes envies ont elles étaient acceptées par l’équipe ?

 J’avais rédigé un projet de naissance pour ma première oui… Que je n’ai jamais eu le temps de donner à l’équipe le jour J ! Tout s’est fait de manière fluide (et rapide) au moment venu.

Et puis les jours J sont arrivés… Comment as tu réussi à gérer la douleur ?

Ce que je vais dire est peut être étrange mais, je m’étais tellement préparée à avoir mal, que j’ai compris assez tardivement que les douleurs que je ressentais étaient liées à mon accouchement imminent. Ma fille est née à un mois pile du terme (la deuxième aussi d’ailleurs), ce qui ne m’a pas aidé non plus à réaliser que le jour J était arrivé. En tout cas, quand j’ai commencé à serrer les dents au moment des contractions, ce qui m’a aidé c’est de rester détendue, de ne surtout pas paniquer ou me crisper. J’ai énormément misé sur la respiration, souffler lentement pendant la douleur, et rester mobile en dehors ! Bouger me faisait me sentir actrice, j’agissais plutôt que de subir.

As tu eu envie d’avoir recours à la péridurale à un moment ou un autre de tes accouchements ?

 Pour la première non. Et même si je l’avais voulu, elle n’aurait jamais pu être posée. Comme dit précédemment, j’ai réalisé sur le tard que j’allais accoucher. Quand je commençais à avoir bien mal (sachant que j’étais prête à encaisser et que je suis plutôt du genre dure au mal), le temps de prévenir mon chéri, qu’il rentre du travail, je lui disais encore « ne te presse pas, ça va, c’est pas si terrible ! » qu’on aille à la maternité (à 5mn de chez moi, je le rappelle…), j’ai été examinée à dilatation complète et j’ai accouché dans les minutes qui ont suivi !
Pour la seconde, on a pris les devants, il fallait faire garder la grande et mon chéri avait trop peur que j’accouche à la maison ! Nous sommes restés environ 1h30 à la maternité avant que je n’accouche et quand j’ai rompu la poche des eaux et que je me suis fait surprendre par la contraction suivante, j’ai dis à mon chéri « je ne suis pas sûre de vouloir ressentir à nouveau. Je sais ce que ça fait, je ne suis peut être pas obligée de recommencer ? » et au final, anecdote de mon accouchement… Ma montre (sportive) m’a lancé à ce moment là une notification d’inactivité « il est temps de se bouger », je l’ai insultée et compris le message, pas de péridurale !

On dit souvent que sans péridurale, on sent mieux. Tu ne peux pas comparer vu que tu n’as jamais eu de péridurale. Mais est ce que tu as ce ressenti d’avoir bien senti tes bébés ?

Effectivement je ne peux pas comparer, une chose est sûre c’est que je savais exactement à quel moment mon bébé demandait à sortir, je sentais les contractions monter et donc arriver à leur paroxysme, j’arrivais ainsi à m’aider de la contraction (qui naturellement pousse bébé) pour pousser efficacement, au bon moment. Je crois que oui, on ressent vraiment ce qu’il se passe et quand et comment faire ensuite.

Et enfin, tes bébés sont nés. Qu’as tu ressenti pour chacune d’elles quand tu les as vu pour la première fois ?

Étrangement, je n’ai pas pleuré. Pour la première notamment, c’est allé tellement vite que j’ai à peine eu le temps de comprendre qu’elle était née. Il faut imaginer, moi naïve à la maison qui gère mon travail mais qui croit que « ça va, y a le temps », qui arrivée à l’hôpital se fait examiner et à qui on dit « OK, on traverse le couloir, vous allez accoucher ». Mais malgré ça, cet instant où on a posé mes filles sur moi, que leur papa m’a regardé… Ça ne se décrit pas, ça se vit, ce sont des moments hors du temps.

Comment se sont passées les suites de couches ? 

Parfaites ! Pour l’anecdote, lors de mon premier accouchement, une fois Lou née, nous sommes restés 3h en peau à peau en salle de naissance tous les 3, avant de monter en chambre. On m’a monté en fauteuil car je l’avais sur moi. Mais une fois en chambre, je devais terriblement faire pipi. J’ai demandé une soignante si je pouvais y aller, elle me dit oui et moi, je me lève instantanément du lit. Je me souviendrai toujours la voir presque se jeter sur moi, voulant m’aider, croyant que j’allais m’écrouler au sol. Elle a compris que je n’avais pas eu de péridurale en me voyant marcher sans soucis seule, et on a rigolé. Pour le deuxième accouchement, c’est le papa qui avait Fleur en peau à peau au moment de monter en chambre, je suis donc montée en marchant gaiement. J’ai eu la chance de ne souffrir de rien suite à mes accouchements !

Aurais tu un conseil ou un message à faire passer à toutes les futures mamans qui ont, comme toi, des projets d’accouchements physiologiques ? 

J’aurais envie de les encourager, mais tellement. De leur dire que toutes les femmes sont capables de donner naissance et que la douleur ne doit pas être un obstacle, car on est toutes aptes à la surmonter. Leur dire aussi qu’avec une bonne préparation, la douleur s’apprivoise et que vivre un tel accouchement est, je pense, un réel accomplissement en tant que femme. C’est intense et douloureux oui, je ne peux pas le nier, mais c’est un voyage surprenant que d’aller à la rencontre de son enfant en allant au bout de soi-même. 

Si vous souhaitez accoucher sans péridurale, je vous invite à lire également les témoignages d’Adélaïde.

Merci infiniment pour tes mots Coralie. On ressent toute la puissance du corps de la femme en te lisant… 

Et vous ? Envisagez vous des accouchements physiologiques ?

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Coralie souhaitait accoucher sans péridurale. C'était son désir le plus cher. Elle nous raconte donc ses deux accouchements physiologiques.

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