Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien. Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler d’un sujet qui me tient à coeur. On parle souvent d’accouchement « naturel » à domicile ou en maison de naissance mais il est également tout à fait possible de le vivre à l’hôpital. Par accouchement naturel, je parle d’accouchement non médicalisé. Alors, est ce compatible avec hôpital ? Comment faire ? Découvrez quelques astuces qui pourront vous aider le jour J ↓
Oui, c’est possible.
Avant de commencer, il me parait important de mettre en avant le fait que les termes « accouchement non médicalisé » et « hôpital » ne sont pas incompatibles. Ils peuvent très bien fonctionner ensemble.
J’ai pu rencontrer des femmes qui ont pu, non seulement le vivre, mais qui ont également été soutenues par le personnel de l’établissement.
Si vous souhaitez mettre au monde votre enfant dans un endroit que vous jugez complètement sécurisé (l’hôpital) mais que vous souhaitez vivre ce grand moment de manière complètement physiologique, sachez que vous le pouvez.
Avant de vous présenter les astuces qui me semblent importantes à mettre en place pour mettre « toutes les chances de votre côté », il me semble fondamental que vous puissiez parler de votre désir durant tout votre suivi de grossesse. N’hésitez donc pas à en parler aux professionnels qui vous suivent (gynécologue, sage-femme) mais également aux professionnels que vous rencontrerez à la maternité (lors de la visite des locaux par exemple).
Si vous souhaitez mettre vos envies sur papier, sachez qu’il existe la possibilité de faire un projet de naissance. Ce document vous permet d’exprimer vos désirs à l’équipe soignante. Bien évidemment, il revient aux professionnels d’écouter vos envies tout en les ajustant avec la réalité de leur quotidien. Par exemple, si vous souhaitez accoucher dans l’eau mais que l’hôpital n’est pas équipé d’une baignoire (ou que celle-ci s’avère indisponible le jour J), ils ne pourront pas vous répondre favorablement. Il y a également certains hôpitaux plus réticents que d’autres à accompagner les couples dans leur désir d’accouchement non médicalisé.
Ainsi, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des maternités respectueuses qui sont implantées non loin de chez vous. Il sera peut-être préférable de vous orienter vers celles-ci plutôt que d’être « en conflit » permanent avec une équipe qui n’adhère pas à votre projet de naissance.
Engager une Doula.
Une Doula c’est une personne, généralement elle-même maman, qui fait le choix d’accompagner les couples dans toute l’aventure de la grossesse. Elle est donc présente durant la grossesse et offre une écoute et un soutien émotionnel. Elle n’est pas formée aux techniques médicales et n’est d’ailleurs en aucun cas considéré comme un professionnel de santé. C’est une « accompagnante », un « soutien ». Une Doula n’est pas une sage-femme.
Les Doulas offrent généralement leur présence le jour de votre accouchement. Durant ce dernier, elles vont vous soutenir et faire en sorte que vos désirs soient respectés. Ainsi, à l’hôpital, elle peut exposer vos désirs aux professionnels qui vous accueilleront. Elle vous aidera également à gérer la douleur en vous proposant des astuces diverses (massages, respiration, postures…) que vous aurez certainement travaillé ensemble durant votre grossesse. Elle accompagne également le papa, le rassure. Pour autant, elle ne prend pas sa place.
Ainsi, ces chiffres démontrent bien qu’une Doula peut vous être d’une aide précieuse dans votre désir de vivre un accouchement non médicalisé à l’hôpital. Il est cependant important de souligner que leur présence n’est pas toujours bien vue par le corps médical, notamment en France. Ainsi, si vous choisissez de vous faire accompagner par une Doula, il me semble important de le préciser aux professionnels qui vous accompagneront le jour J. Parfois, les hôpitaux n’acceptent qu’une seule personne en salle de travail et d’accouchement. Ainsi, la Doula ne pourra pas être auprès de vous sachant que le papa sera certainement là également…
Il est important de savoir que votre Doula vous apporte aussi son soutien dans la période post-natale. Elle peut notamment vous aider dans les tâches ménagères. Ou bien dans les débuts de l’allaitement et des premiers mois de vie de votre bébé. Elle est un support et un soutien dans tous vos premiers pas de maman (grossesse, accouchement, post-partum).
Sachez qu’être Doula est un métier à part entière. Ainsi, elle devra être rémunérée. Chaque Doula pratique ses tarifs. Je vous invite à vous renseigner sur les Doulas qui exercent près de chez vous en effectuant une recherche internet. Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune formation reconnue en France mais certaines d’entre elles suivent un cursus de formation qui leur permet d’aborder divers modules fondateurs de leur métier.
Choisir une préparation à la naissance adaptée à son projet.
Il existe de nombreux cours de préparation à l’accouchement. À mes yeux, il y en a certains qui vous permettront de trouver des clés pour vous préparer à vivre un accouchement non médicalisé. Ces derniers sont centrés sur la gestion de la douleur et son approche.
Je pense notamment au yoga prénatal qui permet de faire un travail important sur la respiration.
Il y a également l’hypnonaissance qui met en avant le fait que l’accouchement est un acte « naturel » et qu’il est possible d’accoucher sans médicalisation. La méthode donne des conseils concrets.
Je pense également à la méthode Bonapace qui donne une réelle place au papa qui se voit alors acteur le jour J. Il est notamment invité à réaliser différents massages visant à soulager la douleur des contractions.
Bien évidemment, n’hésitez pas à vous renseigner sur toutes les possibilités qui s’offrent à vous. Selon votre sensibilité, telle ou telle préparation sera plus adaptée.
Boire, manger, faire pipi, changer de positions : écouter ses besoins.
On a souvent tendance à croire qu’une femme en plein travail ne devrait pas manger, boire, faire pipi et devrait rester allongée sur son lit. Et bien toutes ces idées sont fausses. Une femme qui accouche a surtout besoin d’écouter ses besoins à elle. Ainsi, si vous souhaitez accoucher de manière non médicalisée, il me semble important que vous vous re-connectiez à vos besoins.
Boire vous permettra d’éviter la déshydratation. De plus, cela vous permettra d’aller aux toilettes. Cela favorisera le réflexe de détente des muscles pelviens. La pression de la tête de votre bébé appuiera sur votre col de l’utérus et fera progresser votre travail et la descente du bébé si vous êtes en phase de travail.
On interdit souvent aux femmes de manger à l’hôpital. Pourquoi ? De peur qu’en cas de césarienne d’urgence, inconsciente, vous puissiez vomir et inhaler votre vomi… Et donc vous étouffer. Il a été démontré que limiter la nourriture n’exclut pas le risque de présence d’aliments dans l’estomac du fait que la digestion est plus lente durant le travail. Ainsi, n’hésitez pas à en parler aux professionnels qui vous accueillent. Si vous avez faim, que vous avez déjà parlé de votre projet, que vous avez choisi la filière physiologique de votre maternité par exemple, il est possible qu’on vous autorise à manger quelque chose.
Enfin, être libre de vos mouvements vous permettra d’accueillir la douleur comme vous le ressentez. Si vous faites le choix d’un accouchement non médicalisé, vous ne serez pas alitée avec des cathéters. Ainsi, n’hésitez pas à varier les postures.
Utiliser le matériel à disposition.
Les maternités ont toujours du matériel à disposition pour accompagner les femmes à mettre leur enfant au monde. Ainsi, n’hésitez pas à demander si une baignoire est disponible, un ballon ou bien des lianes auxquelles vous suspendre. N’hésitez pas à poser ces questions lors de la visite de la maternité par exemple. Dans tous les cas, généralement, l’équipe viendra vous les proposer le jour J 🙂
S’écouter.
Je souhaitais finir cet article par ce point fondamental. L’accouchement est un acte « ancré » en nous. Je ne dis pas qu’on sait comment faire, qu’on a pas besoin d’être accompagnée. Absolument pas. En revanche, je pense que si vous écoutez votre cerveau archaïque, votre côté « animal » plutôt que vos pensées et votre néocortex, vous pourrez rentrer dans cette « bulle » dont tant de femmes parlent.
Ainsi, n’hésitez pas à rester silencieuse si cela vous convient ou pousser de gros sons sourds si c’est plutôt cela qui vous soulage. Vous pouvez demander à baisser la lumière afin de vous concentrer sur vous et de ne pas être stimulée par les néons. Bref, faites comme vous le sentez dans la mesure où on vous laisse faire.
Les professionnels des hôpitaux ne sont pas toujours hermétiques aux accouchement non médicalisés. C’est faux que de croire le contraire. S’ils sont avertis en amont, qu’ils peuvent vous apporter leur soutien, je suis certaine qu’ils le feront. Ainsi : parlez, demandez, osez. J’espère que vous serez entendue.
Pour conclure, je tiens à vous rappeler que votre corps de femme est magnifique. Il est fort et puissant. Si tel est votre choix et que les professionnels le soutiennent, vous allez y arriver. Vous êtes bien plus forte que vous ne le pensez.
Et vous ? Vous avez déjà accouchée de manière non médicalisée à l’hôpital ? Peut-être est ce un projet ? Venez partager cela en commentaires avec nous ! Je serai ravie de lire vos témoignages !