Comment accompagner la jalousie que ressent mon ainé(e) vis-à-vis du bébé ?

Bonjour à tous ! Comment allez-vous ? Aujourd’hui je vous retrouve pour un nouvel article traitant de la fratrie. Je reçois beaucoup de questions de mamans qui s’interrogent sur les émotions qui traversent leurs ainés à l’arrivée d’un nouvel enfant. Et bien souvent, l’émotion numéro un est… la jalousie ! Ce sentiment est tout à fait légitime pour un ainé et je souhaitais vous donner quelques pistes pour que vous puissiez l’accompagner. Prêts ? C’est parti ! ↓

Apaiser la jalousie de l'ainé à l'arrivée de bébé.

Pourquoi mon enfant est jaloux ?

La jalousie est l’un des sentiments les plus fréquents que vont vivre les ainés à l’arrivée d’un nouvel enfant dans leur famille. Et c’est tout à fait normal ! D’un coup d’un seul, ses parents sont moins disponibles (et ce, malgré toute votre bonne volonté).

Vous aurez beau avoir préparé au mieux votre enfant à l’arrivée de ce bébé, vous serez forcément très occupés par ce petit être qui est complètement dépendant de vous pour vivre. De plus, de nombreuses personnes de votre entourage vont venir saluer le bébé en question. Bref, autant d’attentions pour ce nouvel arrivant peut être difficile à gérer pour lui… « Après tout, qu’est-ce qu’il a de plus que moi lui ? J’étais là depuis plus longtemps. » Voilà ce que pourrez se dire votre enfant. Ainsi, en se mettant à sa place, on peut comprendre qu’il réagisse avec jalousie à l’arrivée de ce bébé.

Comment se manifeste la jalousie ?

Ses réactions vont être diverses. Il va pouvoir se mettre très rapidement en colère pour des choses qui ne le touchaient pas autant par le passé. Il peut aussi essayer de faire « mal » au bébé. J’utilise ce terme avec des pincettes car l’enfant n’a pas la notion de « bien et de mal » acquise à sa naissance. C’est un concept, la morale, qui se construit, qui s’élabore. Il peut aussi refuser de prêter ses jeux ou les prendre sans douceur au bébé. Il peut aussi bouder plus facilement ou refuser que vous preniez soin de lui si vous avez le bébé dans vos bras. Il peut refuser de vous aider si vous le sollicitez. Vous l’aurez donc compris, il y a de nombreux comportements qui peuvent s’avérer être l’expression d’un sentiment de jalousie de la part de votre ainé(e). Mais alors, comment l’aider pour que l’arrivée de ce bébé se passe en douceur et que votre ainé(e) accepte la nouvelle place qui lui incombe ? 

Accompagner son ainé(e) en lui laissant son espace.

Je pense sincèrement que lui laisser sa place est indispensable pour atténuer le sentiment de jalousie que peut entretenir votre ainé(e). Ainsi, il me parait nécessaire de lui laisser ce qui est à lui. La notion de « propriété » lui sera indispensable pour comprendre que chacun a sa place et que chaque place est légitime.

Ainsi, avoir du matériel rien qu’à lui peut être un outil utile pour que votre enfant se sente reconnu et respecté. Pareil, je vous invite à ne pas le forcer à partager. Par exemple, ne pas systématiquement parler des objets du bébé en les définissant comme les anciens de votre ainé(e). À ses yeux, en faisant cela, vous le dépossédez de ce qui lui « appartient ». Je pense par exemple aux mots tels que « ton ancien biberon, ton ancien tapis de jeux, tes vieux jouets… ».

La notion de « ce qui est à moi » est très longue à construire chez les enfants. L’enfant, aux alentours de deux ans, a un fort sentiment de propriété. Il ne veut pas prêter ses affaires. Il a besoin de les garder pour lui. C’est « à lui ». Et ce, même s’il est confié en crèche et que les jeux sont à la collectivité. Ou que le fameux jeu est tout autant au bébé qu’à lui… Il est donc délicat de demander à un jeune enfant de prêter ses jeux en lui expliquant qu’il pourra les retrouver plus tard ou qu’il n’y trouve plus d’intérêt du fait de son âge. Les questions de prêt de jeux sont liées à ce sentiment qu’ont les enfants que les jeux leur appartiennent à partir du moment où ils un projet avec. De plus, l’enfant a besoin de posséder avant de pouvoir prêter. Cette phase de « c’est à moi » est donc partie intégrante de son développement. Il a besoin de savoir que le jeu est le sien avant de pouvoir accepter de s’en séparer. Il devient, au travers de cette notion de propriété, acteur de sa vie.

Car, oui, au début de sa vie, l’enfant n’a pas conscience de lui-même, ainsi il n’a pas conscience des autres. Prêter un jeu est donc une notion abstraite à ses yeux. Il est donc normal qu’il ait envie de garder son « pouvoir » sur les objets. Ainsi, il n’est plus uniquement passif de sa vie, il s’en rend acteur. De ce fait, si votre enfant a moins de trois / quatre ans, vous comprendrez donc pourquoi c’est si dur pour lui de prêter ce qui lui appartient ou appartenait. Avec le temps, il élaborera cette notion.

Je vous invite donc à prendre en compte son incapacité de prêter dans votre quotidien. Essayez, par exemple, de mettre en avant que telles affaires sont à l’ainé(e) et que telles autres sont au bébé. Ne pas systématiquement l’inviter à partager pourra l’aider à atténuer cette jalousie qu’il entretient envers le bébé.

Des temps privilégiés en tête à tête.

Vous pouvez également lui proposer des temps privilégiés en votre compagnie. Avant la naissance de ce nouvel enfant, votre enfant avait certainement une routine précise avec vous, un moment de partage qu’il affectionnait particulièrement. Il me semble important que vous puissiez lui permettre d’expérimenter à nouveau ces instants-là. Cela lui permettra de retrouver ses repères, ce qui pourrait le rassurer.

Ensuite, il fera l’expérience de votre amour et de sa place particulière dans vos cœurs : « Même si le bébé est là, j’ai toujours ma place ici ». Cette manière de lui octroyer du temps en tête à tête est primordiale à ses yeux. Bien évidemment, si un rituel du passé peut se perpétuer à l’arrivée du bébé, n’hésitez pas à le faire. Par exemple, si vous lisiez toujours une histoire tous ensemble avant son endormissement et qu’à l’heure actuelle, le bébé dort à ce moment-là, il me semble important que vous puissiez lui offrir ce moment-là. Bien évidemment, ce qui compte sera la qualité de ce temps et non la quantité. Ainsi, ne vous culpabilisez pas si vous n’avez que cinq minutes de temps individuel à lui offrir. Ce temps-là, où vous serez entièrement disponible pour lui, lui permettront de recharger ses batteries. J’insiste sur ce terme de qualité et de disponibilité car je pense que la clé est ici.

Être disponible cela veut dire être dans l’instant présent sans penser à la dernière tétée du bébé ou au linge qui s’empile dans le salon. Il s’agit d’être physiquement et psychiquement présent à votre enfant. Je suis certaine que des moments réguliers comme ceux-là pourront aider votre ainé(e) à dépasser son sentiment de jalousie. Il pourra alors comprendre que votre amour est inchangé, que sa place à lui est toujours présente, qu’il y a de place pour chacun d’eux. Car au fond, si votre enfant jalouse ce bébé c’est bien qu’il craint que sa place ne lui soit volée… 

Choisir ses mots avec attention.

Quand vous observez de la jalousie chez votre ainé(e), je vous invite également à faire attention aux mots que vous allez employer quand vous vous adresserez à lui. Vos propos auront du sens à ses yeux. Il s’en saisira pour se nourrir. Il faut donc les soigner. Par exemple, on préférera dire à son enfant qui nous sollicite pour faire du dessin : « je finis ça et j’arrive, commence à t’installer » plutôt que « attends, j’ai le bébé, je ne peux pas ».

Ainsi, vous ne lui donnerez pas à voir que c’est le bébé qui réclame votre attention. Vous ne cristalliserez pas un conflit autour de ce bébé. Ce ne sera pas lui « le coupable » aux yeux de l’enfant.

De plus, comme vous pouvez le remarquer, je vous invite à donner une réponse positive si cela est possible à votre ainé(e). Pour se faire, vous pouvez différer votre action (« j’arrive, commence à t’installer ») plutôt que de donner un « non » définitif. Dans l’exemple présenté, il est possible que vous finissiez de changer la couche du bébé et que vous vous installiez ensuite auprès de votre ainé(e) pour son temps dessin avec le bébé dans les bras. Cela sera vécu différemment pour votre enfant que si vous lui dites non car à cet instant « T » vous changez la couche du bébé. La portée de vos mots sera différente à ses yeux.

Pour votre ainé(e), ces comportements lui permettront d’obtenir des réponses favorables à ses demandes et de ne pas toujours se voir obtenir des refus sous prétexte que vous êtes déjà occupée avec le bébé. Cette manière d’aborder les choses aura certainement un impact sur la jalousie qu’il ressent vis-à-vis de son frère ou de sa sœur.

Ne pas le gronder « à cause du bébé ».

Évitez, par exemple, de lui dire : « ne t’approches pas si vite, tu vas faire peur au bébé » ou « ne le sert pas si fort, il va avoir mal ». En agissant ainsi, votre enfant va analyser qu’il se fait gronder à cause du bébé. Il lira dans votre ton désapprobateur que c’est « la faute » du bébé. Cela pourrait entretenir la jalousie qu’il a envers son petit frère ou sa petite sœur. Cela lui est d’autant plus dur à gérer si son comportement premier partait d’une « bonne intention ».

Comme je vous l’expliquais, l’enfant ne pense pas à mal. Ainsi, à ses yeux, il s’approchait certainement du bébé pour le découvrir ou pour obtenir une parole bienveillante de votre part. Il attendait certainement un retour. S’il obtient que des échanges négatifs à chacune de ses tentatives d’approche, sa jalousie pourrait s’en voir attisée.

Bien évidemment, je suis consciente que vous ne lui dites pas ces mots à chacun des moments qu’il passe avec le bébé. En revanche, je pense qu’en tant qu’adultes, on a tous tendance à utiliser ces phrases pour protéger le nouveau-né. Il me semble que c’est un comportement humain. Il nous revient donc de doser nos injonctions négatives. Il est parfois nécessaire de les utiliser. Parfois, d’autres alternatives pourront être utilisées. Il peut, par exemple, suffire de tourner sa phrase de manière positive : « je vois que tu as envie de t’approcher du bébé, c’est super ! Peut-être que tu pourrais poser ta tête sur son ventre plutôt que sur sa tête, tu veux bien ? »

Cette simple manière d’approcher l’enfant pourrait lui permettre d’apaiser sa jalousie envers le bébé. De plus, les phrases négatives sont plus difficiles à comprendre pour les jeunes enfants. C’est comme lorsque je vous dis : « ne pensez pas à un éléphant ». Qu’avez-vous fait ? Vous avez pensé à un éléphant. C’est pareil pour les enfants. Ils ne comprennent pas le sens de la négation. C’est une construction qu’il leur prendra du temps ! De cette manière, je vous invite à favoriser des phrases affirmatives et de préférence positives pour accompagner votre ainé(e) quand il entre en interaction avec le bébé. 

Ne pas forcer l’amour entre l’ainé(e) et le bébé.

Quoi ? Comment ça ? Je pense que quand on cherche à apaiser la jalousie de son ainé(e) vis-à-vis du bébé, il est préférable de ne pas le forcer à aimer ce dernier ou à entrer en contact avec lui.

Je sais, qu’en tant que parent, on espère que le coup de foudre entre ses enfants sera immédiat. Parfois, ce n’est pas le cas. Et je comprends votre frustration. En revanche, je suis persuadée que forcer l’ainé(e) à faire des câlins au bébé ou à en prendre soin ne sont pas des moyens qui vous aideront.

Il lui sera dur de partir à la rencontre de son frère ou de sa sœur sur des obligations de votre part. Les sentiments qu’il entretiendra envers le bébé ne seront pas nourris par sa propre initiative. Il le fera pour vous faire plaisir.

De plus, il observera que le bébé n’est forcé à rien lui. Tous ces sentiments ne l’aideront pas à entretenir de l’amour et de la joie à l’arrivée de ce nouvel enfant dans vos vies. S’il ressentait déjà de la jalousie envers lui, ces comportements ne feront qu’amplifier ce sentiment.

Pour toutes ces raisons, même si cela sera certainement dur pour vous, je vous conseille de ne pas forcer votre ainé à s’intéresser au bébé. Il le fera quand il se sentira prêt. Cela viendra d’un désir profond. De son désir à lui. Il ne se sentira obligé de rien. Il pourra alors construire sa relation avec son frère ou sa sœur. Ainsi, le temps sera votre allié. 

Et voilà ! Je viens de vous présenter les différents comportements que vous pouvez adopter pour limiter les comportements de jalousie de votre ainé(e) envers votre nouvel enfant. Peut-être qu’il faudra un peu de temps à votre enfant pour accepter que son quotidien ne sera plus le même mais je suis certaine, qu’avec bienveillance, une relation fraternelle pourra se mettre en place quand il sera prêt.

Votre bébé saura, lui aussi, faire la moitié du chemin pour partir à sa rencontre. Ne doutez pas de ses incroyables compétences. 

Et vous ? Comment votre ainé(e) a t’il réagi à l’arrivée du bébé ? Comment avez-vous géré les situations de jalousie ? N’hésitez pas à venir en discuter avec nous dans les commentaires !

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Accompagner la jalousie de son ainé(e) à l'arrivée du bébé : comment faire ?

14 Comments

Ajoutez les vôtres
  1. 3
    Dinette et Paillettes (Maman Pétille)

    La jalousie dans la fratrie… une problématique tant redoutée…
    Cracotte ne l’a jamais vraiment exprimée, mais parfois certaines de ses attitudes m’alertent. J’essaie de les intégrer, de me rendre plus disponible, et de mette en place des petits trucs (comme un tête-à-tête à chacune des vacances scolaires).

    • 4
      Enfance Joyeuse

      Je trouve ça génial que tu restes attentive, dans l’observation, pour pouvoir répondre aux besoins de moments privilégiés que peut demander ta fille. Tu es là pour t’adapter dès que tu sens qu’elle en a besoin. C’est super !
      L’idée du tête-à-tête à chaque vacances, je trouve que c’est une belle idée qui doit vous faire, à toutes les deux, le plus grand bien ! 😉
      A bientôt,
      Charlotte.

  2. 5
    WorkingMutti

    On est en plein dedans avec Samuel. Il a 18 mois donc c’est vraiment compliqué pour lui d’exprimer ses inquiétudes, même si en 1/2 semaines il a fait des progrès fulgurants en ce qui concerne la parole. Je note pour le fait de ne pas attribuer ses anciens jouets et la matériel de puériculture au bébé. J’aurais au contraire pensé que cela était valorisant car il prenait une vraie place de grand avec l’arrivée du bébé.

    • 6
      Enfance Joyeuse

      L’acquisition de la parole va grandement l’aider 🙂
      Il est possible que le fait d’attribuer des anciens jouets au bébé soit vécu positivement par l’enfant et perçu comme un acte très valorisant. C’est tout à fait possible. Si tu penses que c’est la bonne chose à faire pour ton fils, fais le. Tu le connais mieux que personne 😉
      Je pense simplement, qu’en règle générale, en cas de jalousie réellement présente, donner les choses que possédait l’enfant au bébé peut attiser, encore plus, la jalousie.
      Mais encore une fois, il n’y a pas de règle 🙂 Chaque famille, chaque enfant a ses codes !!
      Merci pour ton commentaire,
      A bientôt,
      Charlotte.

  3. 7
    Lexie

    Ce fut un long et douloureux moment à passer lol. Mais après 3 ans et demi, on constate qu’elles sont désormais des soeurs «proches» (prompts à se griffer comme à se câliner) 🙂

    • 8
      Enfance Joyeuse

      Les joies de la fratrie 😉 ! Ce n’est pas toujours évident aux débuts mais ça ne veut pas dire que ça se passera mal par la suite 😉
      Merci pour ce partage d’expérience !
      A bientôt,
      Charlotte.

  4. 9
    3 kleine grenouilles

    Un des meilleurs conseils qu’on m’ait donné était de proposer à mon aîné, puis à mon aîné et à ma cadette de venir avec moi quand j’allaitais la petite sœur. Pour ma cadette, l’aîné adorait venir s’allonger sur le lit avec sa petite sœur et moi et il nous mettait de la musique sur mon smartphone. Il était content de ne pas être tout seul et se sentait responsable de l’ambiance musicale de la tétée. 😉
    Pour ma benjamine, mon grand avait déjà 5 ans et préférait continuer tranquillement à jouer. Par contre, ma cadette venait avec ses doudous et des livres et bouquinait à côté de nous ou racontait parfois des histoires à sa petite sœur.
    La jalousie est apparue plus tard entre les deux grands et je vois depuis peu que la petite n’aime pas trop quand je fais un câlin à son frère ou à sa sœur et essaie de se mettre avec nous, voire entre nous…

    • 10
      Enfance Joyeuse

      C’est un très joli conseil que l’on t’a donné. Chacun a réussi à trouver sa place dans ce moment lacté. C’est très beau.
      En matière de jalousie quand les enfants grandissent, je pense que là encore, c’est légitime. Même si ce n’est pas évident à intégrer quand on est enfant, nos parents nous aiment tous mais de manière différente. Il est important, je pense, de le leur dire. Beaucoup si besoin. Pour les rassurer.
      Merci pour ton partage d’expérience,
      À bientôt,
      Charlotte.

  5. 11
    Allegretto

    Il me semble que le conseil sur la propriété des jouets est valable à tout âge ! Chez nous, c’est le motif principal de dispute. Je suis d’accord avec le fait que forcer l’amour ne sert à rien, c’est même contre-productif. Il n’est rien de mieux que de les laisser se découvrir les uns les autres.

    • 12
      Enfance Joyeuse

      Oui, je suis d’accord, ça peut réellement être un conflit à tout âge. Et il nous revient de savoir doser entre le respect de la propriété de chacun et le prêt de jeux de temps à autre.
      Et pour forcer l’amour, je pense aussi que ça ne sert à rien. Ça se fera naturellement quand chacun sera prêt. Quand chacun sera parti à la rencontre de l’autre.
      Merci pour ton témoignage,
      A bientôt,
      Charlotte.

  6. 13
    Like mother, love daughter

    Ce sont de bonnes idées !
    Pour l’ arrivée de ma deuxième fille nous avions prépare le « cadeau de la petite soeur » et ça a grandement aidé pour le grand moment de la première rencontre. La petite soeur avait apporté un vélo ! Quelle est adorable ! ( Mais… il était dans le ventre de maman aussi ?????)

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