Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien. Peut-être que ce titre vous a surpris ? Peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, je crois qu’il est réellement important de parler des besoins de la femme qui accouche. On a souvent tendance à parler de la gestion de la douleur ou des actes qui peuvent survenir durant un accouchement mais qui parle des besoins qu’ont les femmes en plein travail ? Car oui, vous vous en doutez, ces besoins sont nombreux ! Et j’ai à coeur de vous en présenter quelques uns : ↓
Besoin de sécurité pendant l’accouchement.
Dans ce sens, comme tous les mammifères, elle a besoin d’être en sécurité. Par exemple, regardons la gazelle. Quand elle va mettre bas, en pleine savane, elle va choisir un endroit qu’elle juge le plus sécuritaire possible. Si au début du travail, elle sent un danger, elle est capable de ralentir voir d’arrêter son travail pour se déplacer. À l’inverse, si elle est en fin de travail, ce pic de stress va lui permettre de sortir son bébé plus vite.
En faisant le parallèle avec les femmes, on se rend compte qu’on a besoin de sécurité pour accoucher. Cela nous permettra de ne pas être perturbée durant notre travail. Car oui, je suis certaine que parmi vous, certaines femmes ont vu leur travail et leurs contractions s’arrêter complètement à l’arrivée à la maternité….
Cette sécurité, elle passe par différents points. Il y a tout d’abord le choix du lieu où on souhaite que la naissance ait lieu. Le fait de connaitre le professionnel qui va nous accompagner ou bien la doula qui sera présente avec nous, peut nous mettre en sécurité. Il est donc important que nous nous sentions bien, en confiance, quand on va accoucher.
En regardant plus loin, le rôle de votre conjoint, de votre doula et de votre sage femme est de protéger votre environnement. Ainsi, en vous sentant protégée, vous n’aurez plus qu’à penser à vous. À vos sensations. Et ainsi, vous pourrez partir « ailleurs ». Quand une femme accouche, lorsque son travail est bien avancé, elle part comme sur une autre planète. Si vous êtes protégée, en sécurité, vous pourrez vous aussi y arriver. Et ainsi, vous pourrez prendre la douleur à bras le corps. Car oui, douleur n’est pas souffrance… Et elle peut être votre alliée pour vous permettre de vous reconnecter à vos sensations.
Le besoin de silence d’une femme en travail.
Je sais qu’on a toujours tendance à solliciter une femme qui accouche. « Ca va bien ? Tu as besoin de quoi ?… » Je sais aussi que ça part d’une bonne intention. Cependant, en faisant cela, on stimule son néocortex (son cerveau qui « pense »). Pourtant, une femme qui accouche a besoin de faire appel à son cerveau primitif. Elle ne doit écouter que son instinct. Et si tout le monde la sollicite, elle ne pourra pas y arriver. Mettre notre néocortex en pause est très difficile. Alors n’hésitons pas à demander à nos proches, en amont, de nous laisser le plus d’intimité possible et d’éviter de nous solliciter si ça ne vient pas de nous 😉
Le besoin d’intimité de la femme pendant son accouchement.
Ça semble tellement naturel que d’écrire ce titre… Mais pourtant ! J’ai déjà rencontré plus d’une femme qui a été dérangée durant son travail par de nombreux professionnels (les internes, les sages femmes, l’anesthésiste, les auxiliaires, le gynécologue obstétricien…). Et toutes ces intrusions vont à l’encontre de ce besoin primaire des femmes durant leur accouchement.
Une femme qui accouche a besoin d’être en petit comité. Ainsi, il serait plus judicieux de ne penser la présence attitrée que d’une sage femme par exemple. Ce besoin est complètement respecté en naissance à la maison ou en maison de naissance ou encore en plateau technique. À la maternité, il y a encore quelques progrès à faire bien que, comme toujours, il n’y a aucune généralité 😉
Pour répondre à ce besoin d’intimité, le fait d’adoucir les lumières est complètement adapté. Cela permet à la femme de se concentrer sur ses sensations. Elle fait alors appel à son cerveau primaire et non son néo-cortex. Elle sera alors plus à même d’écouter son corps et de vivre son accouchement selon son instinct.
Respecter le besoin des sphincters durant l’accouchement.
Oh ! Je vois d’ici vos yeux s’écarquiller à la lecture de ce titre ! N’oublions pas que l’accouchement est un travail de sphincters. Et comme tout sphincter, il est inutile de lui donner des ordres. « Poussez madame » n’a que peu de chances de fonctionner. Les sphincters ne s’ouvrent pas sur commande ! Au contraire, respectons le travail naturel et attendons que la femme ressente ce besoin de pousser qui viendra naturellement. À ce moment, elle saura pousser car ça sera un réel besoin. C’est un réflexe. Et puis, en plus, on évite les risques d’épisiotomie et de déchirures, alors ça semble vraiment plus sympa non ? 😉
Durant tout le travail, une femme peut également avoir besoin de manger, de boire, d’aller au toilette. Bref, là encore, écoutons ce besoin. Pourquoi forcer les femmes à rester à jeun ? Je sais que c’est par prévention si une césarienne doit avoir lieu en urgence mais comme je vous en avais déjà parlé, ce sont des besoins vitaux pour une femme en travail. Cette prévention, qui plus est, n’est pas toujours justifiée…
Le besoin de mouvements durant l’accouchement.
Je vous en ai déjà parlé mais la position gynécologique n’a rien de physiologique !
Quelle femme, parmi vous, n’a pas ressenti le besoin de bouger durant tout son travail ? Aucune, c’est certain ! C’est contre nature que de rester allongée des heures durant. Ainsi, écoutez ce besoin.
Si vous avez envie de vous déplacer, faites le, au grès de vos ressentis. Cela vous permettra de faire une utilisation optimale de la pesanteur. Vous permettrez ainsi à votre bébé d’être dans un meilleur alignement pour franchir la zone pelvienne. Cela pourrait aussi permettre à vos contractions de se renforcer.
Bref, si vous avez besoin de bouger : écoutez vous !
Besoin d’être relaxée pas si utopique que cela…
Je sais qu’on a tendance à associer l’accouchement à la douleur et dans ce sens, le mettre en corrélation avec la relaxation peut sembler antinomique. Mais finalement, c’est possible !
J’ai rencontré des mamans qui avaient pratiqué le yoga prénatal ou l’hypnonaissance durant leur grossesse et qui ont réussi à vivre leur accouchement en étant apaisée.
Accoucher, ça ne s’apprend pas. C’est instinctif et naturel. On a beau s’y préparer en amont, une fois le Jour J venu, on fait appel à son corps, à ses instincts. Et n’oubliez pas que votre corps est puissant ! D’ailleurs, votre douleur n’est pas votre ennemie. Elle peut même vous guider pour travailler ensemble.
Pour vous aider à être détendue, et donc à détendre votre plancher pelvien et faciliter la descente du bébé, sachez que les mantras (affirmations positives) peuvent être vos alliés. La musique et des playlists relaxantes pourront aussi vous aider.
Il est également important que vous soyez au chaud. La chaleur est votre allié durant votre travail !
Votre respiration sera un atout de taille. Prenez des respirations lentes et profondes. Si vous arrivez à détendre votre bouche et votre mâchoire, cela pourrait également faciliter ce travail d’ouverture du bassin.
Certaines femmes ressentent le besoin de prendre un bain. Cet appel de l’eau vous permettra aussi de vous détendre. D’ailleurs, j’ai appris que plonger dans un bain durant deux heures au moment où le travail a bien démarré permet à la dilatation de bien progresser. Pour cela, il faut s’immerger dans une eau à 37°.
Et pour ce qui est des femmes qui crient, sachez que c’est, là encore, un besoin. Les sons rauques et profonds viennent du plus profond de nous et permettent de faire vibrer la cage thoracique… Ce qui nous détendra ! Bien que bien sur, d’autres femmes préféreront accoucher en silence. Chacune a ses propres besoins et ressentis 😉
Vous l’aurez donc compris, au delà de la gestion de la douleur et des actes médicaux, votre accouchement c’est aussi et surtout une affaire de besoins ! Alors, n’hésitez pas à les écouter. Ils vous guideront et feront appel à vos instincts. Ce seront vos meilleurs guides.
Et vous ? Vous avez ressenti tous ces besoins le jour J ?